Après celle d’ADP, c’est l’augmentation des redevances aéroportuaires de Marseille-Provence qui vient d’être homologuée par l’ART, au grand dam du SCARA qui dénonce une régulation économique « totalement inadaptée à la crise que traverse le transport aérien ».

Alors que le transport aérien travers la pire crise de son histoire, les augmentations de tarifs des redevances aéroportuaires payées par les compagnies aériennes continuent d’être homologuées par l’autorité de régulation des transports (ART). Après avoir homologué l’augmentation de tarifs de 2,5% d’ADP pour les aéroports de Paris CDG, Orly et le Bourget,  l’ART vient d’homologuer une augmentation de tarifs de 3,1% pour l’aéroport de Marseille  pour la période tarifaire du 1er avril 2021 au 31 mars 2022 (après l’avoir rejetée une première fois), tout en refusant celle demandée par Lyon-Saint Exupéry (qui demandait +4,9%).

Ces nouvelles augmentations de tarifs des redevances aéroportuaires « démontrent que la régulation économique n’est pas adaptée à une crise forte et conduit à prendre des décisions totalement déconnectées de la réalité économique d’aujourd’hui », souligne dans un communiqué le Syndicat des Compagnies AéRiennes Autonomes (SCARA) qui regroupe 50% « des compagnies aériennes françaises, basées en métropole et dans les territoires ultra-marins ainsi que des sociétés d’assistance aéroportuaire et de formation ».

Alors que le trafic passager a chuté de 70%, « comment est-il possible d’augmenter encore plus les charges des compagnies aériennes ? ». Les décisions de l’ART s’appuient selon l’association sur des textes qui énoncent que, dans certaines circonstances, des augmentations de tarifs inférieures à 5% peuvent être considérées comme « modérées ». Ces textes sont, dans la situation de crise actuelle, « obsolètes et leur application stricte contribue à mettre encore plus en danger les compagnies aériennes ».

Dans ce contexte le SCARA en appelle aux actionnaires des aéroports « pour qu’ils jouent leur rôle d’actionnaires, pas seulement en se distribuant des dividendes lorsque les aéroports font des profits, mais aussi en soutenant la trésorerie des aéroports en période de crise et en absorbant les pertes liées à la baisse du trafic ». Mais aussi à l’État :

  • pour qu’il accepte d’appliquer l’article 74 du cahier des charges des concessions aéroportuaires qui prévoit qu’en cas de disposition législative ou réglementaire nouvelle ou d’événement relevant de l’imprévision ou de la force majeure, de nature à bouleverser l’équilibre économique de la concession, le ministre chargé de l’aviation civile et le concessionnaire arrêtent d’un commun accord la compensation à apporter, pour rétablir l’équilibre économique de la concession.
  • pour qu’il participe à la prise en charge du coût des infrastructures aéroportuaires non utilisées du fait de la crise sanitaire.
  • pour qu’il ouvre avec les compagnies aériennes une réflexion sur un nouveau mode de financement des infrastructures stratégiques que sont les aéroports.

Pendant ce temps, ailleurs dans le monde, les aéroports « réduisent ou gèlent leurs tarifs pour accompagner le transport aérien dans la crise sanitaire », le SCARA égrenant déjà le mois dernier les exemples :

  • Europe : Amsterdam, Londres, Zurich, Rome, Francfort, Bruxelles, Milan, Stockholm, etc.
  • Moyen-Orient : Dubaï, Djeddah, Riyad, etc.
  • Asie : Pékin, Shanghai, Canton, Hong-Kong, etc.
  • Amérique : Bogota, Cancun, Mexico, Santiago du Chili, Sao Paulo, etc.

Aéroports : pendant la crise, les hausses de tarifs continuent 2 Air Journal

Mucem @Volotea