L’annonce par la compagnie aérienne Air France du recrutement de 116 pilotes extérieurs au groupe a déclenché la fureur du CSE de sa filiale régional HOP, qui promet d’aller en justice afin que soient privilégiés les reclassements de ses propres PNT.

Avant le début de la pandémie de Covid-19, la compagnie nationale française avait recruté « 116 pilotes expérimentés » parmi les 400 embauches prévues, un des motifs cités par les syndicats de HOP pour déclencher des grèves puisqu’à l’époque seuls 20 PNT de la filiale régionale figuraient dans le total. La crise sanitaire avait reporté leur intégration, mais selon un document interne de HOP cité par son Comité social et économique (CSE) les 116 sont « prioritaires » pour rejoindre Air France par rapport au le reclassement de ceux de HOP. La compagnie-mère assurait hier que le « recrutement potentiel de ces 116 pilotes ne remet pas en cause l’engagement de solidarité pris par le groupe Air France auprès des pilotes de HOP » ; les deux dossiers sont « totalement distincts ».

Pas suffisant pour le secrétaire du CSE Joël Rondel, qui a déclaré à l’AFP n’avoir « pas d’autre choix » que déposer la semaine prochaine une action en référé devant le tribunal de Bobigny, afin de bloquer ces embauches tant que les pilotes de HOP n’auront pas reçu d’offres de reclassement « acceptables ». Environ 200 des 317 pilotes de la filiale régionale « souhaitent aller chez Air France », a-t-il précisé, dans le cadre du plan de départs volontaires – qui vient d’être rejeté par la DIRECCTE des Pays de la Loire en charge du dossier.

L’administration dénonce en effet les modalités de reclassement des pilotes mais aussi, hôtesses de l’air et stewards, le plan n’incluant « ni le principe du maintien d’un poste équivalent, ni celui d’une reprise de l’ancienneté ». Une décision contraire au code du travail, mais assumée par la direction d’Air France pour des raisons sociales : un maintien de l’ancienneté et du poste serait contraire aux règles d’embauche inscrites dans les accords d’entreprise des navigants signés avec les syndicats…

Prévues dans le cadre d’une réduction de 40% du réseau domestique d’Air France d’ici la fin de l’année et de la baisse d’activité de la filiale régionale face à la pandémie de Covid-19, les suppressions de postes chez HOP concernent 317 pilotes et copilotes donc, 286 hôtesses de l’air et stewards et 404 employés au sol – soit 1007 postes sur les 2480 salariés que comptait HOP l’année dernière. Le plan global de départs volontaires du groupe français porte sur 7580 postes d’ici fin 2022.

Air France : HOP en justice contre le recrutement de pilotes en externe 1 Air Journal

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