Des militants de Greenpeace ont partiellement repeint en vert hier un Boeing 777 d’Air France stationné à l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle à Roissy.

Neuf militants de l’ONG, vêtus de jaune ou de blanc, ont escaladé vers 09H00 le grillage du tarmac de l’aéroport et se sont déployés autour de l’avion stationné au sol et sans passager à bord. A l’aide d’un rouleau monté sur une immense perche, ils ont repeint en vert pendant une dizaine de minutes une partie de la carlingue.

Par cette action, ils entendaient illustrer le “greenwashing” (“écoblanchiment“, en français), soit l’utilisation fallacieuse, selon eux, d’arguments faisant état de bonnes pratiques écologiques. Debout sur une aile, plusieurs militants ont déployés des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: “y a-t-il un pilote pour sauver le climat ?” ou “la solution: moins d’avions“.

La gendarmerie des transports aériens est rapidement intervenue pour interpeller les activistes. Air France et le gestionnaire des aéroports parisiens, le groupe ADP, ont annoncé qu’ils portaient plainte.

En réaction à l’action de Greenpeace, le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) a rappelé qu'”en 50 ans, la consommation de carburant par passager a été divisée par 5. En 20 ans, les émissions de CO2 ont baissé de 25 %. Aujourd’hui, les compagnies achètent des avions dont la consommation par passager oscille entre 2 et 3 litres pour 100 km, soit la consommation d’une voiture hybride“.

Pour le SNPL, “répondre à l’enjeu de la transition écologique du transport aérien ne se fera pas à coup de slogans, mais nécessite de s’appuyer sur les faits et les mises en perspective, pour être efficace en termes environnemental, tout en suscitant l’adhésion. L’avion vert est à portée de l’industrie, les progrès sur l’hydrogène, les biocarburants, les motorisations en témoignent. Il ne suffira jamais d’un coup de peinture sur un parking désert pour prétendre répondre à cet enjeu“.