Des salariés de la compagnie aérienne Air France ont manifesté hier à l’aéroport Provence contre la fermeture annoncée des bases de Marseille, Nice et Toulouse.

Confirmée comme une « étude » par la compagnie nationale française dans le cadre de la refonte de son programme domestique, la fermeture d’ici 2022 des bases de Marseille-Provence, Nice-Côte d’Azur et Toulouse-Blagnac (probablement l’hiver prochain) affectera 329 salariés, principalement des hôtesse de l’air et stewards mais aussi des pilotes et du personnel au sol. Ils étaient environ 80 à manifester dimanche près de l’aéroport phocéen, avec des slogans allant de « personnel Air France en danger » à « non à la lowcostisation » – référence à la filiale low cost Transavia France, qui reprend à sa maison-mère de plus en plus de routes intérieures.

Cité dans Nice-Matin, Stéphane Pasqualini, chef de cabine et délégué syndical FO, expliquait durant le rassemblement de Marseille : « On est tous conscients de l’impact de la crise du Covid sur le secteur aérien, mais on ne comprend pas la stratégie de la direction qui avait ouvert ces bases il y a dix ans pour concurrencer le low cost ». Il rappelle que tous ses collègues « avaient accepté des cadences infernales, des salaires inférieurs à nos collègues parisiens, la direction faisant aussi des économies sur l’hôtel, les locations de voiture avec un personnel résidant sur place », ce qui devrait encore aujourd’hui rendre la base rentable – une fois la crise sanitaire passée. « Ce sont des choix libéraux qui dictent le choix de la direction, avec la complicité de l’Etat actionnaire à 15% de l’entreprise » pour qui la pandémie est « une aubaine », a dénoncé de son côté Pascal Montoya, délégué CGT.

Rappelons que Transavia ne propose à ce jour que quatre lignes à Nice et Toulouse, et deux à Marseille. Mais la low cost prend le dessus sur la régionale HOP sur le réseau intérieur avec le lancement cet été d’une vingtaine de nouvelles liaisons domestiques – dans le cadre d’une réduction de 40% du réseau domestique d’Air France d’ici la fin de l’année et de la baisse d’activité de la filiale régionale. Les suppressions de postes chez HOP concernent 317 pilotes et copilotes donc, 286 hôtesses de l’air et stewards et 404 employés au sol – soit 1007 postes sur les 2480 salariés que comptait HOP l’année dernière. Le plan global de départs volontaires du groupe français porte sur 7580 postes d’ici fin 2022 ; Air France-KLM a perdu 7,1 milliards d’euros l’année dernière.

Bases de province Air France : manifestation contre la fermeture 1 Air Journal

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