La compagnie aérienne Air France débute ce jeudi entre Paris et les Antilles le test de la solution de digitalisation des résultats de tests Covid-19 « ICC AOKpass », qui devrait lui permettre de vérifier ces informations médicales de manière sécurisée et de fluidifier le parcours client en aéroport. Un collectif de PNC des bases de Marseille, Nice et Toulouse vient de déposer un recours contre leur fermeture annoncée.

Testé à partir de ce 11 mars 2021 et pendant quatre semaines entre sa base de Paris-CDG et les aéroports de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) et Fort-de-France (Martinique), le certificat sanitaire numérique ICC AOKpass développé par MedAire/International SOS a été choisi par la compagnie nationale française mais aussi Air Caraïbes, French bee et Corsair. L’essai s’effectue uniquement sur la base du volontariat, « afin de tester en conditions réelles le fonctionnement de l’application et de recueillir les avis de clients testeurs », précisait le mois dernier Air France, qui « partagera ce retour d’expérience » avec les autres compagnies de l’alliance SkyTeam, « lesquelles testent actuellement différentes solutions de digitalisation des documents sanitaires » (Alitalia par exemple avait testé en janvier AOKpass entre Rome et New York).

L’application mobile, disponible sur smartphone et permettant aux passagers d’enregistrer de manière sécurisée les résultats de leur test Covid-19 réalisé dans un laboratoire partenaire (AOKpass est partenaire de nombreux laboratoires à travers le monde, dont les groupes Cerballiance et Biogroup en France). Une fois à l’aéroport, les passagers présentent leur smartphone en lieu et place d’un test papier. L’ICC AOKpass vérifie alors que le test présenté est valide et conforme à la réglementation du pays de destination « via un réseau sécurisé par la technologie blockchain ». Catherine Villar, Directrice Expérience Client – Air France, a déclaré : « l’amélioration et la simplification de l’expérience client sont des priorités permanentes d’Air France. Le test de la solution ICC AOKpass s’inscrit pleinement dans ce cadre et dans la démarche initiée par la mise en place du label Air France Protect. Nous sommes convaincus que les changements que nous traversons collectivement vont durablement modifier le voyage et avons à cœur d’accompagner tous les projets d’innovation qui pourront nous aider à répondre à ces nouveaux enjeux ».

ICC AOKpass a été cofondée par la Chambre de Commerce Internationale (ICC) et les leaders mondiaux du secteur des services de santé et de certification, International SOS et le groupe SGS. Avec un vaste réseau international de plus de 80.000 cliniques et prestataires de soins accrédités déjà identifiés, ICC AOKpass vise à devenir le tiers digital de confiance au niveau mondial assurant la certification et la vérification des informations internationales de santé. ICC AOKpass ne recueille aucune information médicale de ses utilisateurs, et respecte les standards médicaux ainsi que les normes gouvernementales et industrielles pour garantir un voyage en toute sécurité et ce dans un contexte réglementaire complexe.

Côté emploi, des hôtesses de l’air et stewards d’Air France employés dans ses bases de Marseille-Provence, Nice-Côte d’Azur et Toulouse-Blagnac ont créé un collectif « SOS bases province Air France », et déposé une procédure d’alerte pour « danger grave et imminent », en l’occurrence « les risques psychosociaux dus à l’inquiétude que ces bases soient fermées ». Les PNC, qui seraient 120 avec « des dizaines de sympathisants » parmi les 329 employés dans les trois aéroports, ont déclaré dans La Provence craindre qu’Air France ne ferme les trois bases à la faveur de la crise sanitaire, au détriment de leur emploi.

Des annonces « de plus en plus concrètes mais non officielles viennent corroborer le fait qu’elles vont fermer » l’hiver prochain, souligne le collectif. Sans licenciement mais avec des déplacements vers Roissy et autres « mesures d’accompagnement ». Ces fermetures auraient été confirmées lundi par Oltion Carkaxhija, directeur général adjoint de la transformation du groupe Air France-KLM, lors d’une visioconférence avec les salariés.

Un steward interrogé par Tour Mag explique que « comme ils ont fait à Toulon et Montpellier, l’objectif à terme ce sera d’implanter Transavia dans les aéroports de province ». La filiale low cost d’Air France prend en effet le dessus sur la régionale HOP, avec le lancement cet été d’une vingtaine de nouvelles liaisons domestiques. Et elle ne propose à ce jour que quatre lignes à Nice, deux à Marseille et Toulouse.

Air France : AOKpass et bases de provinces 1 Air Journal

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