Face à une levée de boucliers de ses personnels navigants, British Airways a annulé en urgence une mesure interdisant les bouillottes à bord de ses avions long-courriers. La compagnie britannique reconnaît avoir agi sans concertation adéquate.
British Airways a froissé son personnel quand sa direction a brusquement annoncé la semaine dernière l’interdiction des bouillottes utilisées par les personnels de cabine, invoquant des raisons de sécurité. Cette décision, applicable immédiatement, concernait notamment les équipages long-courriers basés à Londres-Heathrow (LHR). Elle justifiait cette mesure par l’impossibilité de vérifier individuellement l’état de chaque bouillotte apportée à bord. Faute de pouvoir garantir leur conformité, la direction estimait qu’un bannissement général constituait la seule solution viable.
Mais la mesure a rapidement suscité une vive réaction parmi les hôtesses et stewards. « Sur de nombreux appareils long-courriers, les repos d’équipage ne disposent d’aucun abri isolé », souligne un représentant syndical cité par le site spécialisé Paddle Your Own Kanoo. Les membres d’équipage dorment souvent sur des strapontins proches des portes, zones réputées pour leurs courants d’air et températures basses pendant les vols de nuit. Au-delà du confort, c’est ainsi la question du bien-être et de la santé des équipages qui se pose. La British Airlines Stewards and Stewardesses Association (BASSA), principal syndicat représentant les PNC de la compagnie, a dénoncé une décision imposée « sans concertation, ni évaluation des risques ». L’organisation a immédiatement interpellé la direction, et moins de quarante-huit heures après l’annonce, British Airways a finalement fait marche arrière.
Selon PYOK, cette polémique illustre une série de revirements de politiques internes ces derniers mois au sein de la compagnie britannique, qui fait face à des tensions persistantes sur le plan social. British Airways a reconnu que « les bouillottes peuvent effectivement présenter des risques », notamment en cas de fuite ou d’éclatement, mais affirme vouloir désormais « travailler avec les représentants du personnel pour renforcer la sécurité sans compromettre le bien-être ».
Ce nouvel épisode souligne la tension récurrente entre procédures de sécurité et conditions de travail à bord, dans un contexte où les équipages dénoncent une érosion de leurs conditions de repos. En période hivernale, les longues escales et les vols nocturnes accentuent les problématiques de confort thermique dans les avions, un sujet particulièrement sensible pour les équipages long-courriers.
@British Airways
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