La récente faillite de la compagnie aérienne Air Namibia remet à nouveau sur la table la nécessité d’un fonds de garantie pour rembourser les billets déjà émis à des clients.

Sa liquidation a été entérinée le 2 mars par la Cour suprême de justice namibienne, qui a nommé deux administrateurs judiciaires, David John Bruni et Ian Robert McLaren, pour rembourser un tant soit peu les créanciers. Mais qui va rembourser les voyagistes et particuliers détenteurs de réservations sur la compagnie namibienne ? Personne ! A l’heure actuelle, aucun mécanisme juridique n’existe pour couvrir les faillites des compagnies aériennes.

L’Association internationale du transport aérien (IATA), refuse de mettre en place une caisse de garantie, estimant que les grandes compagnies traditionnelles ne mettant pas facilement la clé sous la porte (à l’exemple de la crise sanitaire, elles sont renflouées par les aides publiques), elles n’ont pas à payer une assurance pour les petites compagnies aériennes plus fragiles.

Depuis déjà juin dernier, Air Namibia bloquait les remboursements automatiques via le système de réservation Amadeus comme cela est normalement l’usage en cas de vol annulé. Un voyagiste français témoigne : “Nous avons une trentaine de clients concernés. Malgré nos relances, cette compagnie n’a pas traité nos demandes et à ce jour, nous avons plus de 40 000 euros bloqués. Le contrat de représentation commerciale en France avec la société Aviareps a lui-aussi été suspendu il y a plus de deux mois. La situation est critique et nous sommes harcelés par nos clients qui souhaitent être remboursés“.

Un fonds de garantie est réclamé depuis longtemps par les voyagistes européens représentés par l’Association européenne des agences de voyages et tour-opérateurs (ECTAA). Cette dernière “appelle les décideurs de l’Union européenne à introduire une législation européenne spécifique établissant un mécanisme obligatoire supporté par les transporteurs aériens pour protéger les passagers contre les défaillances des compagnies aériennes, dont le coût serait inclus dans le prix du billet“. En France, des voyagistes pressent la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) à intervenir dans ce dossier.

En octobre dernier, le Parlement européen a adopté une résolution appelant à renforcer “la protection des consommateurs“, des fonds de garantie ou des contrats d’assurance des compagnies devraient être inclus dans les règles relatives aux droits des passagers européens. Mais les Etats membres de l’UE tardent toujours à réagir… En attendant, “l’absence de caisse de garanties des compagnies qui atterrissent en Europe, va de nouveau, pénaliser le consommateur et l’éco-système du tourisme“, commente un représentant du vendeur de vols pas chers, Bourse-Des-vols.com.

Air Namibia en liquidation : les voyagistes réclament un fonds de garantie pour rembourser les clients 1 Air Journal

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