L’Association internationale du transport aérien (IATA) vient de signer des accords avec Eurofins et Unilabs, intégrant leurs réseaux de laboratoires pratiquant le dépistage de la Covid-19 à son « passeport sanitaire » Travel Pass. Mais son directeur général parle aussi d’arnaque en matière de prix des tests en Grande Bretagne.

Alors que les essais de l’IATA Travel Pass continuent dans des aéroports un peu partout dans le monde, l’association représentant 290 compagnies aériennes assurant 82% du trafic mondial étoffe l’application. Deux nouveaux groupes participent désormais, représentant plus de mille laboratoires pratiquant les tests de dépistage et pouvant téléverser les résultats de manière sécurisée dans l’application IATA Travel Pass. De nombreux gouvernements, dont le français, exigent que les passagers aériens puissent prouver qu’ils ont été testés négatifs pour les laisser entrer sur le territoire, et l’application pour smartphone « permet de rendre ce processus fluide, facile et sécurisé ». 

Eurofins « est un leader des tests bio-analytiques avec 800 laboratoires dans 50 pays. Dans le cadre de ce partenariat, le portefeuille Covid-19 dédié d’Eurofins, comprenant plusieurs types de tests et des centaines de stations d’échantillonnage dans le monde, sera mis à disposition via le IATA Travel Pass ». Unilabs est « l’un des plus grands groupes de diagnostic en Europe. Il propose une gamme complète de services de laboratoire, de pathologie et d’imagerie, pour des patients du monde entier. Avec 12.700 salariés présents dans 150 centres d’imagerie et 250 laboratoires sur 17 pays, il réalise plus de quatre millions de tests en laboratoire par semaine ».

Rappelons que les résultats des tests pratiqués par les laboratoires, une fois uploadés dans l’IATA Travel Pass, sont ensuite vérifiés par l’application Timatic, le registre mondial des exigences sanitaires nationales développé par l’IATA, qui décernera alors au passager le statut « Autorisé à voyager ». Via l’application, les voyageurs pourront partager leur statut, ainsi que leur certificat digital de tests, avec les autorités, les aéroports et les compagnies aériennes.

« Les tests Covid vont jouer un rôle crucial pour relancer les voyages à l’international », a rappelé dans un communiqué Willie Walsh, directeur général de l’IATA. « Les voyageurs devront comprendre les exigences liées au test, localiser un laboratoire, valider leur identité auprès de celui-ci, et transmettre les résultats de leur test aux interlocuteurs concernés, en l’occurrence la compagnie aérienne et le gouvernement, selon les besoins ». Ces deux partenariats « aideront les voyageurs à gérer les résultats de leur test de façon efficace et sûre ».

Mais le CEO s’est aussi fâché contre les prix des tests pratiqués en Grande Bretagne, où leur coût dépasse les 115 euros en moyenne : lors d’une conférence en ligne mardi, l’ancien patron du groupe IAG a repris les accusations de la low cost easyJet et déclaré que les compagnies aériennes sont victime d’une « arnaque » en Grande-Bretagne, en raison du coût des kits de dépistage. « Personne ne s’opposera à la mise en place de systèmes pour protéger la santé et garantir que les gens puissent voyager en toute sécurité. Mais tout le monde devrait s’y opposer lorsque nous voyons des preuves que des personnes se font arnaquer », la plupart des kits de tests étant facturé plus de 100 livres et donc plus cher que « les billets d’avions sur court-courrier ». Pour un voyage de trois jours au Royaume-Uni, « vous devez acheter un package à l’avance pour faire un test le deuxième et le huitième jour, même si vous ne serez pas là jusqu’au huitième », a expliqué Willie Walsh. « C’est absurde. C’est une arnaque, appelons ça comme ça », a-t-il ajouté, avertissant que « nous ne pouvons pas avoir une situation où seuls les riches sont en mesure de voyager ».

IATA Travel Pass : les partenariats avec des labos se multiplient 1 Air Journal

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