La compagnie aérienne low cost Ryanair a écopé d’une amende de 4,2 millions d’euros en Italie, pour ne pas avoir remboursé les billets d’avions annulés pour cause de pandémie de Covid-19.

L’enquête lancée en Italie en septembre dernier, après les plaintes de voyageurs n’ayant reçu que des avoirs et pas de remboursements des vols annulés au motif de la crise sanitaire, pourrait coûter cher à la spécialiste irlandaise du vol pas cher. L’autorité antitrust italienne a annoncé le 24 mai 2021 avoir infligé une amende de 4,2 millions d’euros à Ryanair, pour des pratiques de remboursement déloyales. « Une fois que les restrictions de voyage liées à l’urgence Covid-19 ont cessé », explique un communiqué, la compagnie aérienne « n’a pas remboursé aux passagers le coût des billets pour les vols annulés après le 3 juin 2020 ».

Ryanair s’est donc livrée selon le régulateur à une « conduite gravement inappropriée » : au lieu de rembourser le prix payé pour les billets annulés, elle a continué à émettre des bons permettant aux voyageurs « de choisir un autre vol sans possibilité de remboursement monétaire ».

La low cost a annoncé qu’elle fera appel de cette décision, expliquant dans un communiqué que les clients concernés par ces vols annulés « se sont vu proposer toutes les options conformes à la législation de l’UE, y compris les changements gratuits, les remboursements sous forme d’espèces ou de bons en tant que choix supplémentaire, sous réserve de l’acceptation du passager ». Ce qui est actuellement le cas.

L’Autorité antitrust italienne avait récemment sanctionné d’autres compagnies aériennes européennes, easyJet et Volotea, pour ces pratiques de remboursement « déloyales », à hauteur respectivement de 2,8 et 1,4 millions d’euros. En plus du paiement de l’amende, les trois low cost doivent présenter les mesures qu’elles entendent prendre pour se conformer à la règle : donner systématiquement au consommateur le choix entre l’avoir et le remboursement. L’enquête visait également Alitalia, Blue Panorama et Vueling.

« La guerre des aides et des amendes fait rage en Europe. Deux logiques s’affrontent : les compagnies libérales comme Ryanair qui n’ont pas reçu de soutien étatique, ont pu avoir tendance à faire durer à l’excès les délais de remboursements des billets non volés. Les compagnies soutenues capitalistiquement par les états, donc l’argent du contribuable, ont souvent remboursé plus vite les coupons non volés mais l’entrée des Etats dans leur capital créer une distorsion des conditions de la concurrence dans le ciel d’Europe. On rappellera, cependant, que l’inhibition en mars 2020 de la faculté de remboursement non volés, en contradiction avec les usages, est une stupéfiante initiative des compagnies historiques nationales, Air France au premier chef. Aujourd’hui, le souci le plus aigu porte sur les compagnies qui avaient bloqué les remboursements automatiques et ont fait faillite comme Air Namibia, ou les blocages de remboursement qui ne connaissent pas de fin comme sur des destinations comme l’Algérie et de la Thaïlande “, commente un dirigeant du spécialiste du vol pas cher, Bourse-des-vols.com.

Non-remboursement des vols annulés : Ryanair à l’amende en Italie 2 Air Journal

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