Ce vendredi marque le premier des trois jours de grève du personnel aéroportuaire lancés par les syndicats CFE-CGC et CGT à Roissy et Orly, où l’accès des passagers aux terminaux pourrait être perturbé par les manifestations prévues.

Les passagers des compagnies aériennes au départ de Paris doivent se méfier : un premier arrêt de travail pour ce week-end du 18 au 20 juin 2021 sera suivi  par un deuxième, du 1er au 5 juillet, en plein grands départs en vacances, lancé cette fois par tous les syndicats d’ADP (CFE-CGC, CGT, UNSA SAPAP, CFDT et FO). Paris Aéroport a prévenu hier que les accès aux terminaux « peuvent être perturbés », et conseille donc aux voyageurs d’anticiper leur arrivée dans les deux aéroports de la capitale. « On s’attend à 400 ou 500 manifestants à Roissy, quelques centaines à Orly. Pour l’instant, c’est au moins un quart des effectifs de Roissy qui seraient grévistes », déclarait hier Daniel Bertone, secrétaire général de CGT, dans les colonnes du Parisien. Si les vols ne devraient a priori pas être perturbés ce weekend, Laurent Garssine de l’UNSA SAPAP prévient que 100% des pompiers ou des secteurs administratifs se seraient déclarés grévistes : « tous les services opérationnels sont impactés et ce n’est que le début de la lutte ».

Les syndicats entendent protester contre le plan d’adaptation des contrats de travail (PACT) qui doit entraîner des baisses des revenus, dans le cadre des conséquences de la pandémie de Covid-19. Selon le PDG d’ADP Augustin de Romanet, PACT prévoit de supprimer certaines primes qui vont conduire à ce que d’ici 2023, un certain nombre de personnes pourraient alors « perdre entre 1, 2, 7% au maximum de leur rémunération ».

Faux selon les organisations représentatives des salariés, qui évoquent des baisses de revenus pouvant aller jusqu’à « un mois de salaire » et des mobilités géographiques contraintes (en cas de refus, les employés s’exposent à un licenciement dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) que les syndicats contestent également). Rachid Eddaidj de la CFE-CGC expliquait la semaine dernière que c’est le personnel chargé du cheminement des passagers, du trafic ou de la sécurité « qui a le plus à perdre » : « ce sont en général des personnels qui travaillent en horaires décalés » et sont donc obligés de venir au travail en voiture, la suppression de l’indemnité kilométrique les affectant donc tout particulièrement.

Rappelons qu’en décembre dernier, les syndicats avaient signé un accord pour une rupture conventionnelle collective (RCC) aboutissant à 1150 départs, dont 700 non remplacés. Une assemblée générale des salariés est prévue aujourd’hui après les manifestations ; d’autres préavis de grève pourraient être lancés si la direction ne répond pas, préviennent les syndicats. Les gens « ne comprennent pas que leur salaire soit amputé au moment où ADP investit 1,2 milliard dans des aéroports à l’étranger », résume Laurent Garssine.

Grève ADP : attention à l’accès aux terminaux de CDG et Orly 1 Air Journal

@Facebook Paris Aeroport