L’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) a publié une directive rendant obligatoire une recommandation d’Airbus pour modifier le fuselage des A380 en exploitation, des micro-fissures ayant été découvertes au niveau du cône arrière.

Emise le 7 septembre 2021 par le régulateur européen, la « proposition de consigne de navigabilité » 21-134 donne aux operateurs de superjumbo 2100 cycles ou 15.400 heures de vol pour effectuer des réparations sur les joints de la peau du fuselage en section 19 – le cône arrière (ou avant 6750 cycles ou 49.700 heures de vol depuis l’entrée en service).

Cette directive illustre parfaitement la complexité technologique rencontrée par les avionneurs. Airbus avait déjà développé un correctif au problème, rendu obligatoire par l’EASA mi-2019. Mais une nouvelle étude a montré que la réparation entrainait de nouveaux problèmes : une analyse de tolérance à la fatigue et aux dommages a montré que les joints de la peau du fuselage avec la structure dans le cône arrière « n’atteignent pas l’objectif de service conçu pour l’avion ». Lors de la mise en œuvre de la modification dans certains avions, « des fissures ont été trouvées dans les rayons d’angle, sur la base de ces résultats, de nouveaux tests et analyses en laboratoire ont été effectués et, sur la base des résultats, une nouvelle solution a été développée », précise le régulateur.

Airbus avait prévenu les opérateurs d’A380 de ces problèmes le mois dernier, et introduit la modification dans sa ligne de production à partir de l’automne 2019 ; les MSN postérieurs à 260 ne sont pas concernés, mais quelque 240 superjumbos assemblés auparavant le sont.

La directive de l’EASA prend effet sur tous les aéronefs immatriculés dans l’Union européenne, et sera sans aucun doute adoptée ailleurs – même si le nombre d’A380 en service actuellement est très réduit. Emirates Airlines, China Southern Airlines et Korean Air devront bien sûr en tenir compte, tout comme British Airways, Qantas ou Singapore Airlines qui comptent remettre les leurs en service. ANA (qui les utilise sur des vols vers nulle part) et Asiana Airlines n’ont pas encore daté une possible reprise de leurs opérations régulières ou un retrait définitif, tout comme Malaysia Airlines, Qatar Airways, Etihad Airways ou Lufthansa. A ce jour, seules Air France, Thai Airways et Hi Fly ont définitivement renoncé à l’exploitation de l’A380.

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EASA : des fissures décelées sur certains A380 1 Air Journal

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