Aeroflot, Soutwhest Airlines, Ryanair, KLM et dernière en date, Air France, toutes exigent que le voyagiste tchèque Kiwi.com cesse de vendre leurs billets d’avion.

N’ayant pas autorisé Kiwi.com à commercialer ses vols, Ryanair menace de refuser l’accès aux avions à tout passager se présentant avec une carte d’embarquement émise par le voyagiste tchèque. Pour la même raison, le groupe Air France-KLM accuse Kiwi.com de “violations continues des politiques de vente” et promet de prendre “toutes les mesures nécessaires pour protéger les clients“. Dans un message daté du 28 septembre et publié sur AgentConnect.biz, son portail dédié aux professionnels du voyage, Air France demande à toutes les agences de voyages accréditées IATA (Association du transport aérien international) de “cesser de distribuer les services des compagnies Air France et KLM à Kiwi.com“.

Si des agences continuent à émettre des billets et à effectuer des réservations pour Kiwi.com, ces billets doivent impérativement mentionner les destinations finales correctes, de même que l’identité des passagers ainsi que leurs coordonnées doivent être communiquées à Air France. Pour résumer, la compagnie française veut garder le contrôle entier de la distribution de ses produits.

La guerre menée par des compagnies aériennes majeures contre des agences en ligne comme Kiwi.com n’est pas nouvelle, même si différentes justices européennes ont donné raison aux voyagistes au nom de la libre concurrence. Le 27 août, la cour constitutionnelle tchèque a donné raison à Kiwi.com, l’autorisant à continuer à vendre les billets de Ryanair.

Se passant d’accords commerciaux avec les compagnies aériennes, des voyagistes en ligne proposent aux internautes la possibilité de comparer et réserver des billets pour des vols à bas prix. Pour ce faire, ils font appel à la pratique du Web scraping (ou encore Web harvesting, récolte de données d’une page web) qui consiste à copier, via un logiciel, les contenus des sites des compagnies aériennes pour l’afficher sur leur propre site. Ensuite, ils commandent les billets pour leurs clients auprès de voyagistes partenaires accrédités. Autre pratique qui fait bondir les compagnies à bas coût : des voyagistes proposent le vol aller sur telle low cost et le retour sur une autre, avec au final un aller-retour moins cher que s’il était réservé sur la même compagnie aérienne, ou encore réserver l’aller et le retour séparément comme deux billets différents, avec parfois pour résultat un prix plus bas.

Avec la reprise post-pandémique, le bras de fer ne fait que commencer : d’un côté, des compagnies aériennes, dont certaines soutenues par l’aide publique, qui refusent la concurrence d’un voyagiste privé; et de l’autre Kiwi.com qui veut faire des compagnies aériennes des fournisseurs de pièces détachées pour proposer, selon les mots du voyagiste tchèque, “une nouvelle façon d’acheter des voyages et de créer des itinéraires uniques“.

BtoB : Air France et Ryanair, même combat contre le voyagiste Kiwi.com 1 Air Journal

@Kiwi.com