La compagnie aérienne Air Tahiti Nui va profiter du nouveau PGE de 300 millions d’euros accordé par Paris à la Polynésie française, principalement pour soutenir un système de santé mis à mal par la pandémie de Covid-19.

Le président de la Polynésie française Edouard Fritch a signé la semaine dernière à Paris un deuxième prêt garanti par l’État (PGE) de 300 millions d’euros, destiné à financer 40% du plan de relance des territoires du Pacifique pour les années 2021 à 2023. Selon l’Agence française de développement (AFD), ce prêt est destiné à soutenir le plan de relance consécutif à la pandémie « de cette collectivité d’Outre-mer qui compte près de 300 000 habitants répartis sur 76 îles » ; il fait suite à un premier prêt de 240 millions d’euros octroyé en juillet 2020.

Le PGE doit pallier « certaines vulnérabilités » en Polynésie française, souligne l’AFD : il lui faut entre autres servir à soutenir la compagnie aérienne Air Tahiti Nui, basée à l’aéroport de Papeete-Faa’a, ainsi que la Caisse de prévoyance sociale. Ce prêt présente également « la particularité d’être destiné à la fois aux dépenses d’investissement et de fonctionnement : il s’agit d’une affectation singulière car contraire à « la règle d’or » interdisant aux collectivités locales d’avoir recours à de l’emprunt de long terme pour financer les dépenses de fonctionnement ». Une forme d’exception qui pour l’AFD « témoigne du caractère urgent et indispensable de l’aide apportée ».

Edouard Fritch a souligné que cette nouvelle aide permettra de « venir au secours » de la compagnie aérienne indispensable au développement du tourisme en Polynésie. Air Tahiti nui avait déjà obtenu en décembre une « convention d’équilibre » à hauteur de près de 68 millions d’euros,  sous condition de mise en place d’un plan de redressement sur cinq ans.

À ces prêts garantis par l’État s’ajoutent deux autres prêts octroyés par l’AFD sans garantie étatique  – respectivement accordés en 2020 et 2021 pour des montants de 18 et 40 millions d’euros –, destinés à financer le programme d’investissement de la Polynésie. En deux ans, l’appui apporté par l’AFD à la Polynésie se porte donc à près de 600 millions d’euros. Le plan de relance 2021-2023 vise à instaurer de « nouveaux équilibres entre écologie, cohésion sociale, performance publique et compétitivité ». La collectivité polynésienne, à l’instar d’autres territoires ultramarins, est fortement dépendante des importations et du transport aérien ; le tourisme représente une part prépondérante de son économie. Quant à son système sanitaire, il montre de multiples fragilités, rappelle l’AFD. 

Nouvelle aide en vue pour Air Tahiti Nui 1 Air Journal

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