La privatisation partielle de la compagnie aérienne ITA Airways devrait franchir une étape décisive d’ici la fin du mois prochain, la date de limite des offres fermes étant fixée au lundi 23 mai. Trois candidats restent en lice, le groupe Lufthansa allié à MSC, Air France-KLM avec le fonds Certares, et le fonds Indigo Partners propriétaire entre autres de Wizz Air et Frontier Airlines.

Le ministre italien de l’économie Daniele Franco a déclaré mercredi que l’objectif de vendre celle qui remplace la défunte Alitalia comme compagnie nationale italienne depuis le 15 octobre dernier reste fixé à la fin du mois prochain, le 23 mai étant la date limite de dépôt des offres fermes. Mi-avril, seuls trois candidats avaient déposé des « expressions d’intérêt » : le groupe Lufthansa donc, allié au géant italo-suisse du fret et de la croisière MSC, le groupe Air France-KLM allié à Virgin Atlantic et Delta Air Lines (les quatre formant une coentreprise transatlantique, même si Delta ne devrait pas investir) et au fonds Certares, et le fonds Indigo Partners, propriétaire notamment des low cost Wizz Air, Frontier Airlines, Volaris et JetSmart. Ils ont tous eu accès à la data room (salle de données financières), a précisé le ministre devant le Parlement. La finalisation de la vente n’est pas prévue avant décembre.

« L’issue des négociations n’est pas gagnée d’avance. Nous examinerons les trois offres de manière transparente, il n’y a pas de décision de notre part pour le moment », a souligné Daniele Franco, alors que pour la presse italienne Lufthansa est clairement favori. Un facteur clé pour le choix du gouvernement est que l’acheteur soit détenu au moins 51% par un acteur européen, comme le veut la législation de l’UE – ce qui mettrait le candidat américain Indigo Partners définitivement hors jeu.

Rappelons que Rome conservera initialement une participation minoritaire (et sans droit de contrôle) dans ITA Airways. Le gouvernement serait pressé de mener à bien la transaction, afin d’éviter tout nouvel obstacle à la privatisation « interne ou externe ».

Giovanni Fiori, ex-commissaire en charge d’Alitalia, expliquait le mois dernier dans le Corriere della Sera pourquoi il pense que la proposition allemande est la meilleure : « MSC développerait davantage son portefeuille de fret, Lufthansa resterait leader dans le segment des affaires et se renforcerait dans le segment du tourisme à destination et en provenance de notre pays ». Son argument : L’Allemagne et l’Italie « sont complémentaires », le premier étant un pays émetteur de passagers quand le second est récepteur – tout comme la France : « c’est pourquoi toute offre d’Air France ne serait optimale ni pour ITA ni pour l’Italie ».

Basée à l’aéroport de Rome-Fiumicino, ITA Airways est membre de l’alliance SkyTeam, comme Air France, KLM et Delta, et partage ses codes avec ces trois compagnies aériennes ainsi qu’avec d’autres membres de l’alliance mais aussi TAP Air Portugal (Star Alliance comme Lufthansa), Qantas (Oneworld) ou Etihad Airways entre autres. 

ITA Airways : l’acquéreur dévoilé fin juin 1 Air Journal

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