Le syndicat majoritaire chez les pilotes de la compagnie aérienne Air France a pris leur défense, suite à la publication d’un rapport d’incident du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) critiquant une « culture de la sécurité » défaillante.

Pas de surprise dans la réaction le 23 aout 2022 de la branche Air France-Transavia du SNPL (Syndicat national des pilotes de ligne) : son communiqué est titré « la sécurité des vols : la priorité absolue des pilotes d’Air France ». Le syndicat explique qu’à la suite de la publication par le BEA « d’un rapport concernant un événement survenu en 2020, et du buzz médiatique qui en résulte », il souhaite rappeler les points suivants :

  • La sécurité des vols et le respect des procédures sont au cœur de l’exercice du métier des pilotes de ligne d’Air France. Cette priorité ne souffre d’aucune exception et est appliquée quotidiennement par les pilotes. Nous la devons à nos passagers ainsi qu’à nos propres familles.
  • Au sein de la compagnie Air France, la remontée spontanée par les pilotes d’événements impliquant la sécurité des vols est une des meilleures au monde. C’est un moteur essentiel de l’amélioration permanente de notre sécurité et de celles de nos passagers. Ces remontées ne doivent en aucun cas être freinées par une médiatisation partielle et partiale d’évènements.
  • Savoir se remettre en cause et progresser encore et toujours font partie des qualités intrinsèques des pilotes de ligne et de la culture d’Air France.
  • Cette capacité de remise en cause concerne également le constructeur puisque celui-ci modifie régulièrement sa documentation afin d’améliorer les informations, donc la conscience du risque, apportées aux pilotes.
  • Nombre des recommandations émises par le BEA sont déjà mises en œuvre depuis plusieurs mois au sein d’Air France, comme, notamment, la possibilité pour chaque pilote d’accéder à l’analyse de ses propres vols afin d’améliorer en permanence ses propres performances, suite au nouveau protocole de sécurité des vols construit avec le SNPL.

Guillaume Gestas, président du SNPL Air France Transavia, a déclaré : « Le professionnalisme et le respect des procédures sont au cœur de l’exercice du métier des pilotes de ligne d’Air France, la remontée spontanée d’événements permet d’améliorer en permanence notre sécurité et est une des meilleures au monde. Que la forte médiatisation, souvent partielle, dont fait régulièrement l’objet notre compagnie sur tous les sujets, ne vienne pas freiner cet outil essentiel ».

L’incident en question est survenu le 31 décembre 2020 à bord de l’Airbus A330-200 immatriculé F-GZCJ de la compagnie nationale française reliant l’aéroport de Brazzaville-Maya Maya à sa base de Paris-CDG. Le vol régulier AF735V a décollé comme prévu, mais suite à une fuite de carburant les pilotes se sont posé à Ndjamena au Tchad.

Suite à cet incident, le BEA a émis une recommandation de sécurité concernant le respect des procédures par Air France, soulignant « une certaine culture installée chez certains équipages d’Air France qui favorise une propension à sous-estimer l’apport d’une application stricte des procédures pour la sécurité ». La décision de ne pas couper le moteur 1 a créé un risque important d’incendie et entraîné une diminution importante de la marge de sécurité du vol, « d’autant que le compartiment du moteur dans lequel a eu lieu la fuite est une zone chaude, où les surfaces du moteur dépassent souvent la température d’auto-inflammation du carburant », détaille le rapport.

BEA vs. Air France : le SNPL défend ses ouailles 1 Air Journal

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