Le patron de la compagnie aérienne Corsair International accuse sa rivale de pratiquer la surcapacité sur les lignes entre la métropole et les DOM-TOM, ce qu’Air France conteste.

Interrogé par BFM Business, le PDG de la compagnie française basée à l’aéroport de Paris-Orly s’inquiète de deux choses : la remontée des prix du carburant d’une part, mais aussi la « politique de surcapacité » pratiquée par Air France vers les Outremers. Selon Pascal de Izaguirre, Air France « a toujours desservi les DOM-TOM, le problème c’est qu’ils sont entrés dans une politique de surcapacité complètement décorrélée de la croissance naturelle du trafic ». « Ce n’est pas très développement durable » ajoute le dirigeant de Corsair – qui profite aussi de la reprise, avec des niveaux de trafic plus élevés sur les destinations ultramarines qu’avant la pandémie de Covid-19.

Tout en affirmant ne pas être contre la concurrence, le PDG de Corsair explique que « quand vous avez le mastodonte qui déverse de la surcapacité, ça se traduit au détriment des lignes pour tous les opérateurs, le coefficient de remplissage, les prix moyens et ce n’est pas très développement durable ». Au sujet duquel il « n’attend pas des compagnies aériennes qu’elles promènent des sièges vides sur les lignes long-courrier ».

La compagnie nationale a bien sûr réagi, rappelant que la zone Caraïbes/Océan Indien « est l’un des axes majeurs du réseau d’Air France, avec un certain nombre de liaisons de continuité territoriale ». Et elle justifie une offre renforcée vers une zone qui a été « l’une des plus résilientes tout au long de la crise » : pour répondre à la demande, « Air France – comme ses concurrents – a progressivement augmenté son offre, redéployant sur ces routes des appareils desservant habituellement d’autres destinations, et notamment l’Asie ».

« Cette augmentation d’offre a fait l’objet d’un pilotage interne rigoureux, avec notamment une réévaluation permanente de l’offre par rapport à la demande. Les engagements liés aux aides d’états contenant une clause d’interdiction de politique commerciale agressive,  un suivi particulier a été et continue d’être effectué pour le compte de la Commission européenne, garantissant ainsi que les décisions de la compagnie ne sont justifiées que par le suivi de la demande », selon la compagnie citée par BFM Business.

Et la compagnie de l’alliance SkyTeam rappelle que suite à la levée de la majorité des restrictions de voyage liées à la crise sanitaire, elle « prévoit de redéployer certains appareils desservant actuellement les destinations Caraïbes/Océan Indien vers d’autres destinations ».

Corsair et les surcapacités d’Air France dans les Outremers 1 Air Journal