Un Boeing 747-8 Business Jet, la dernière version VIP du Jumbo Jet, est en cours de démontage dans le désert d’Arizona, après avoir volé 40 heures seulement, dont 31 après sa livraison.

Alors que le 1574eme et dernier 747 produit par l’avionneur américain vient d’opérer son vol inaugural (un 747-8F), la famille d’avions créée il y a 52 ans perd un de ses plus récents exemplaires. Le BBJ 747-8 immatriculé N458BJ et toujours en livrée blanche est démonté depuis ces derniers jours de décembre 2022 à Pinal Park en Arizona, dix ans après sa commande par le gouvernement saoudien pour servir le prince héritier saoudien Sultan Abdul Aziz (décédé neuf mois avant la livraison prévue, en octobre 2021).

 

Sorti d’usine mi-2012, l’appareil avait été transféré à l’EuroAirport de Bâle-Mulhouse pour y recevoir son aménagement intérieur – où il est resté jusqu’en avril 2022, avant de partir vers le plus grand cimetière d’avions des Etats-Unis. Il y avait eu entre temps un passage en septembre 2019 à Aircraft Finance Germany, et plusieurs tentatives de vente pour environ 95 millions de dollars selon AeroTelegraph (cinq fois moins que son prix catalogue d’origine), sans succès.

Ce BBJ 747-8 est désormais privé de ses moteurs GEnx, mais aussi de ses volets, d’une partie de son fuselage et sa dérive verticale. Selon Boeing, ses frères ont une autonomie de 16.500 km, et peuvent accueillir 100 passagers dans un espace cabine de 443,6 m², avec un poste de pilotage amélioré et des nouveautés techniques en particulier pour les ailes et les volets.

Neuf Boeing 747-8 BBJ sont actuellement en service actif, pour les gouvernements égyptien, koweïtien, qatari, turc et marocain et des acheteurs anonymes.

Fin du Boeing 747: un premier 747-8 démonté 2 Air Journal

©Boeing

Rappelons que Boeing n’est pas le seul à avoir utilisé son plus gros avion pour les VIP. Airbus n’a enregistré qu’une seule commande pour son ACJ380, en 2009 de la part du prince saoudien Alwalid ben Talal, avant de renoncer au programme. Le superjumbo MSN2 surnommé le « palace volant » devait être aménagé sur trois étages pour la modique somme de 370 millions d’euros, avec selon la rumeur ascenseurs entre les trois étages, parking pour la Rolls Royce, cinq suites avec des lits « king size » à baldaquins, un sauna, une salle de conférence et une autre pour les concerts. La salle de prière se distinguait avec des tapis virtuels s’orientant automatiquement vers la Mecque selon la position de l’avion. Mais le prince avait finalement refusé de prendre livraison de l’avion en 2013, et l’avait revendu pour investir dans d’autres sociétés de Kingdom Holdings.

Sparfell & Partners, basé à Genève, avait annoncé lors du Salon EBACE de mai 2017 avoir été chargé de vendre quatre superjumbos d’occasion (issus de la flotte de Singapore Airlines) avec un réaménagement visant les chefs d’Etat et autres « VVIP », mais sans suite. Le démontage des premiers A380 de la même compagnie aérienne avait été décidé en juin 2018 par leur propriétaire, la société de leasing Dr Peters Group.

Fin du Boeing 747: un premier 747-8 démonté 3 Air Journal

©Tarmac Aerosave