Le groupe Lufthansa a déposé hier son dossier de candidature à la privatisation de la compagnie aérienne ITA Airways, Air France-KLM annonçant qu’il renonçait à en faire de même.

Le groupe allemand a confirmé le 18 janvier 2023 avoir l’intention d’acquérir « une participation dans le transporteur national italien ITA Airways (Italia Trasporto Aereo S.P.A.) », qui remplace Alitalia depuis quinze mois comme compagnie nationale italienne. Le plan de Lufthansa est « de convenir de l’acquisition initiale d’une participation minoritaire ainsi que des options pour acheter les actions restantes à une date ultérieure », précise son communiqué. L’offre déposée hier au ministère italien de l’économie et des finances vise à conclure un protocole d’accord (MOU) ; « contingent aux deux parties signant ce protocole d’accord, d’autres négociations et discussions seraient menées à titre exclusif ».

La compagnie de Star Alliance explique que ces pourparlers se concentreraient « principalement sur la forme d’un éventuel investissement en actions, l’intégration commerciale et opérationnelle d’ITA Airways dans le groupe Lufthansa, ainsi que sur les synergies qui en résultent. Dans le cas d’un accord contraignant, sa mise en œuvre serait soumise à l’approbation des autorités compétentes ». Et elle rappelle que l’Italie est « le marché le plus important en dehors de ses marchés domestiques et des États-Unis. L’importance de l’Italie pour les voyages commerciaux et privés réside dans sa forte économie axée sur l’exportation et son statut comme l’un des meilleurs lieux de vacances en Europe ».

La presse italienne évoquait hier une participation de 40%, évaluée à environ 300 millions d’euros, ce qui donnerait à ITA Airways une valeur bien inférieure au milliard d’euros espéré par le gouvernement italien.

Sans grande surprise depuis la publication début janvier d’un nouveau décret sur la privatisation d’ITA Airways, qui semblait taillé sur mesure pour Lufthansa, le groupe Air France-KLM a annoncé qu’il jetait l’éponge – alors qu’allié à Certares et Delta Air Lines, il avait été chois en aout dernier comme candidat préféré par le précédent gouvernement. Il « continuera de surveiller de près le processus de privatisation, et réaffirme par la présente son fort intérêt pour maintenir sa relation commerciale avec ITA, qui est un membre de SkyTeam », souligne un communiqué

Le ministère italien de l’Économie a confirmé mercredi soir n’avoir reçu qu’une seule offre, le gouvernement se réservant « le droit de l’examiner » à la lumière du dernier décret – qui demandait en particulier au futur repreneur des garanties sur l’emploi et sur le développement du réseau d’ITA Airways, avec « une attention particulière sur le développement de pôles nationaux, l’entrée sur des marchés stratégiques, et l’augmentation des liaisons long-courriers ».

Rappelons que le groupe allemand opère déjà de l’autre côté des Alpes la filiale Air Dolomiti, dédiée aux vols entre les deux pays et domestiques (elle se pose aussi en Autriche).

Air France-KLM abandonne ITA Airways à Lufthansa 1 Air Journal

©ITA Airways / Lufthansa / AJ