Les élus de tout bord ont écrit la semaine dernière au ministère des Transports au sujet de la liaison aérienne entre Aurillac et Paris-Orly, à laquelle Air France renoncerait à l’automne à la fin de son contrat de délégation de service public (DSP).

La ligne d’aménagement du territoire entre Aurillac-Tronquières et l’aéroport de Paris-Orly, « indispensable pour le développement économique du Cantal », est en danger selon le courrier révélé par La Montagne. « Après le refus de la compagnie Air France de candidater pour le renouvellement de la délégation de service public de la ligne, deux compagnies se sont positionnées, mais dans des conditions économiques insatisfaisantes ». Les déficits attendus, « pris en charge notamment par le Conseil départemental du Cantal et la Communauté d’Agglomération du Bassin d’Aurillac, avec un complément de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, ne seront pas supportables pour les acteurs locaux, alors même que le Gouvernement nous invite à de nouveaux efforts financiers », détaille la lettre.

Le président du Département Bruno Faure, son homologue de l’Agglomération d’Aurillac Pierre Mathonieret et les quatre parlementaires du Cantal expliquent dans le courrier adressé à Clément Beaune être « en renégociation de la DSP, et les chiffres qui nous sont communiqués par les deux prestataires font que le budget va exploser. C’est sûr que le motif du coût de l’énergie est majeur », reconnaissent-ils, mais « le reste à charge, puisqu’on finance le déficit, est pour l’Etat, la Région et surtout le Conseil départemental et l’Intercommunalité ». Et de rappeler que le fonds de soutien aux lignes pour l’aménagement du territoire finance actuellement « 55% de ce déficit mais plafonné à un certain montant », quand les chiffres pressentis « risquent d’entraîner une surcharge pour le Département comme pour la CABA de plusieurs centaines de milliers d’euros » : il faudrait donc selon les élus cités par France3 « déplafonner les 55% et que ce soit 70% par exemple, de façon à réduire le poids sur nos budgets car on a des budgets très serrés ».

 

La situation d’enclavement que connait non seulement l’agglomération d’Aurillac mais aussi l’ensemble du département du Cantal « va devenir insupportable pour les habitants et nos entreprises pour qui la ligne est vitale. La disparition de cette ligne serait d’autant plus incompréhensible que sa fréquentation a connu un bond historique de 42% entre les exercices 2021 et 2022 », concluent les élus.   

Air France opère actuellement la route via Amélia en ATR 42-300 de 48 sièges deux à trois fois par jour en semaine, plus une le dimanche. Selon Pierre Mathonier, la ligne vers Orly « est absolument nécessaire pour le territoire d’Aurillac. On est à plus de 8 heures de train de Paris, 6 heures de route. On est vraiment enclavés. La ligne a une grosse fréquentation car elle est nécessaire à l’activité économique. Aujourd’hui, il y a un 42 places. Le taux de fréquentation est autour de 70% ».

Menaces sur la liaison Aurillac – Paris ? 1 Air Journal

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