La compagnie aérienne low cost Ryanair a dégagé au T3 un bénéfice de 211 millions d’euros, et parle désormais d’un trafic de 226 millions de passagers par an d’ici 2026, et 168 millions dès cette année – contre 159 avant la pandémie de Covid-19. Elle a d’autre part relancé le recrutement de navigants en Ukraine, afin d’y préparer son retour.

Au troisième trimestre de son exercice financier se terminant le 31 décembre 2022, la spécialiste irlandaise du vol pas cher a enregistré un bénéfice net de 211 millions d’euros, contre une perte de 96 millions d’euros un an plus tôt. Le tout sur un chiffre d’affaires ayant progressé de 57% à 2,31 milliards d’euros, alors que les coûts n’ont progressé que de 31%. Le trafic de Ryanair au T3 a atteint 38,4 millions de passagers (+24%, et 7% au-dessus des niveaux de 2019), avec un coefficient d’occupation moyen de des Boeing 767 à 93% (en hausse de 9 points de pourcentage), « grâce à une forte demande en octobre et à Noël sans impact de la pandémie ou de la guerre en Ukraine », souligne son communiqué.

Ryanair explique en outre avoir obtenu de « solides gains » de parts de marché notamment en Italie (de 26% à 40%), en Pologne (27% à 38%), en Irlande (49% à 58%) et en Espagne (21% à 23%). Plus de 230 nouvelles liaisons (« total de 2450 avec 3200 vols quotidiens ») ont été annoncés pour l’exercice 2024. « Avec les touristes asiatiques qui reviennent maintenant et un dollar fort encourageant les Américains à explorer l’Europe, nous constatons une demande solide de vols de Pâques et d’été 2023 ».

Pour l’ensemble de l’exercice 2023 en cours, Ryanair dit avoir une « visibilité raisonnable » et vise 168 millions de passagers . Même si des pertes sont attendues au T4 en raison du décalage de Pâques (qui ne tombe pas en mars cette année), l’objectif annoncé en janvier  reste à un bénéfice se situait entre 1,325 € et 1,425 milliard d’euros.

Les Boeing 737 MAX restent « l’épine dorsale » de l’objectif de transporter 225 millions de passagers par an en 2026, 84 des 210 attendus ayant été livrés à fin décembre (89 aujourd’hui). « Nous continuons à voir d’énormes opportunités. Il y a eu un changement structurel de capacité à travers l’Europe », a déclaré Neil Sorahan, directeur financier de Ryanair Holdings. Le CEO Michael O’Leary reste en revanche sceptique quant au fait que l’avionneur pourra répondre aux besoins de ces 737-8200 de 197 sièges, en particulier l’été prochain. « Boeing a récemment amélioré le taux et le flux des livraisons, mais nous pensons toujours qu’ils sont confrontés à des défis. Nous ne sommes pas sûrs que nous atteindrons la centaine, alors nous étions censés obtenir 124 MAX d’ici la fin avril », a-t-il ajouté.

Plus étonnante est l’annonce par Ryanair d’une campagne de recrutement pour embaucher des « spécialistes de l’aviation » en Ukraine, en l’occurrence des pilotes, hôtesses de l’air et stewards. Michael O’Leary a assuré lors d’une conférence lundi que la low cost sera « la première à retourner en Ukraine dès que ce sera possible en toute sécurité » : « Nous embauchons un certain nombre de pilotes ukrainiens et d’équipage de cabine spécifiquement afin que nous puissions restaurer des bases en Ukraine », où avant l’invasion du pays par la Russie Ryanair opérait dans cinq aéroports (Kiev, Kharkiv, Kherson, Lviv et Odessa) ; la low cost envisage d’en desservir douze avec une vingtaine d’avions basés, pour devenir un acteur majeur dans le pays.

Ryanair : bénéfices, optimisme et retour en Ukraine 1 Air Journal

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