Dans son projet de loi des finances (PLF) 2024, le gouvernement français a annoncé une taxe sur les concessions aéroportuaires, ainsi que sur les autoroutes (qui toutes deux servent aux mobilités les plus polluantes que sont l’avion et la voiture). Le prix des billets d’avions devrait logiquement augmenter.

Dans le cadre de la transition écologique, la mesure devrait rapporter 600 millions d’euros tous les ans et servira le « plan d’avenir pour les transports » lancé par la Première ministre Elisabeth Borne en février, afin de soutenir principalement le développement du secteur ferroviaire, jugé moins polluant. Taxer aéroports et autoroutes serait le « meilleur » financement pour les investissements « extrêmement élevés » et « impératifs » nécessaires en matière de transition écologique, a appuyé Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances, lors de la présentation du PLF le 27 septembre.

Mais le gouvernement a pris ses précautions pour ne pas gêner les aéroports régionaux de moindre importance. Il cible expressément  les « infrastructures de transport de longue distance », c’est-à-dire que la taxe devrait toucher les aéroports de Paris, qui ne sont pas en concession, et quelques-uns des grands aéroports français comme Nice, Marseille… Techniquement parlant, seuls les aéroports dont les les revenus d’exploitation dépassent les 120 millions d’euros seront taxés. Si un aéroport dépasse ce seuil, il sera taxé à hauteur de ce dépassement. Autre nécessité pour cette taxe,  la rentabilité moyenne des infrastructures aéroportuaires des dernières années doit dépasser 10 %.

S’il n’y a pas officiellement de nouvelle taxe sur les billets d’avions, le prix de ces derniers devrait mécaniquement augmenter.  Le groupe Aéroports de Paris (ADP) prévoit de répercuter progressivement, et dès 2024, sur les compagnies aériennes « environ 75 % » de la hausse des coûts liée à cette taxe, à travers une hausse « sur deux à trois ans » des redevances. Sur la base de ses chiffres historiques, ADP aurait payé en 2022 « environ 100 millions d’euros », comparé à un bénéfice net de 516 millions. La facture devrait être de 120 millions d’euros l’année prochaine.

De son côté, l’Union des aéroports français (UAF), « se réserve la possibilité d’un recours juridique » car pour elle, « cette nouvelle taxe est contradictoire avec l’accélération voulue par tous de la transition écologique », car cela conduira les aéroports à « ralentir leurs investissements ».

Projet de loi des finances 2024 : une taxe d’aéroport et des prix de billets d’avion attendus à la hausse 1 Air Journal

©Arnaud Gaulupeau-Groupe ADP