Turkish Airlines deviendra le plus grand opérateur de moteurs Trent XWB, annonce Rolls-Royce, alors que la compagnie aérienne nationale de Turquie vient de sélectionner 70 Airbus A350. La vision du motoriste britannique d’ici vingt ans vise à capter le marché de la propulsion conventionnelle, car la technologie de l’hydrogène ne sera pas mûre avant 15-20 ans, selon son CEO.

Rolls-Royce a annoncé  que Turkish Airlines commandera 100 réacteurs Trent XWB-84 et 40 réacteurs Rolls-Royce Trent XWB-97, ce qui fera d’ailleurs de Turkish Airlines le plus grand opérateur mondial de moteurs Trent XWB. Les A350-900 propulsés par Trent XWB-84, les A350-1000 propulsés par Trent XWB-97 et l’A350F propulsé par Trent XWB-97 seront livrés entre 2025 et 2033. L’état et la maintenance des moteurs seront couverts par le service complet TotalCare de Rolls-Royce.

Cette commande importante viendra compléter la flotte existante de la compagnie aérienne, en s’ajoutant aux 40 A350-900 Rolls-Royce Trent XWB-84 déjà en service et en commande, et aux 26 A330 propulsés par le Trent 700. Cette annonce marque « un jour passionnant et véritablement historique pour Rolls-Royce », affirme Tufan Erginbilgic, PDG de Rolls-Royce. « C’est la preuve que les mesures que nous prenons pour transformer Rolls-Royce en une entreprise performante et compétitive, soutenue par une croissance rentable, fonctionnent. » « La Turquie est un marché stratégiquement important pour nous, et il est impératif de développer des partenariats à long terme avec la compagnie aérienne et d’autres parties prenantes turques importantes… Nous sommes impatients de travailler avec Turkish Airlines », conclut le PDG de Rolls-Royce.,

Cette excellente nouvelle pour Rolls-Royce (qui, ceci-dit a multiplié par deux la valeur de ses actions à la Bourse de Londres cette année, grâce à un plan stratégique à moyen terme, et après avoir annoncé jusqu’à 2 500 suppressions de postes supplémentaires au niveau mondial), ne doit pas faire oublier ses priorités stratégiques. Le motoriste affirme ainsi que l’avenir de la décarbonation aéronautique à moyen-terme passerait surtout par l’accroissement de l’efficacité des systèmes de propulsion conventionnels et les carburants d’aviation durables (SAF). Rolls-Royce Holdings s’éloigne officiellement des avions électriques, avec l’intention de mettre en vente une entreprise fabriquant de tels moteurs. Elle a déclaré il y a deux semaines que la propulsion conventionnelle restera probablement le pilier pendant les deux décennies, car l’hydrogène prend du temps à mûrir en tant qu’alternative. « Je ne crois pas que l’hydrogène jouera un rôle dans les 15 ou 20 prochaines années », avait alors déclaré le PDG Tufan Erginbilgic lors d’une conférence de presse.

Notons que dans une déclaration distincte du PDG, Rolls-Royce a déclaré qu’il restait « déterminé à développer sa capacité en matière d’hydrogène en partenariat avec easyJet », ajoutant qu’il avait « l’ambition de tester cette technologie en vol à long terme ». Rolls-Royce a surtout annoncé son intention de céder son activité électrique qui développe des systèmes de propulsion pour les avions tels que les taxis volants. Erginbilgic a déclaré que l’entreprise devait faire des « choix en matière d’allocation des ressources » et que l’unité offrirait « une meilleure valeur à un tiers ».

L’actualité de Rolls-Royce est riche ces dernières semaines. Pour les plus passionnés, on ne peut donc pas ne pas évoquer son concept révolutionnaire dévoilé il y a dix jours : un mini-réacteur nucléaire conçu pour alimenter les futures colonies lunaires. Soutenu par un contrat de 2,9 millions de livres sterling (environ 3,4 millions d’euros) avec l’Agence spatiale britannique, ce projet s’inscrit dans les projets de colonisation lunaire. Un modèle conceptuel du microréacteur a d’ores et déjà été présenté à Belfast. Le mini réacteur, qui semble mesurer environ 1 mètre de large et 3 mètres de long, n’est pas encore capable de produire de l’électricité, et il faudra environ six ans et quelques millions de dollars pour le préparer. pour son premier voyage spatial, si tout se passe comme prévu…

 

Giga commande de Turkish Airlines : Rolls-Royce lui aussi à la fête, l’aviation électrique attendra 1 Air Journal aux médias. Alors que la société travaille sur la technologie de l’hydrogène avec EasyJet, Erginbilgic a déclaré qu’il pensait que le carburant d’aviation durable, ou SAF, serait la seule voie permettant aux gros avions à réaction d’atteindre les objectifs climatiques de zéro émission.