Air France-KLM a publié ses résultats financiers pour 2023, affichant son chiffre d’affaires annuel le plus élevé jamais enregistré malgré une perte au quatrième trimestre 2023, due aux différents conflits géopolitiques survenus en Afrique et au Moyen-Orient au cours de la période.

Il y a d’abord le bon, voire le très bon de 2023 : un chiffre d’affaires record (30 milliards d’euros), en hausse de 14% par rapport à l’année précédente, un profit net de 934 millions d’euros bien au-delà des 728 millions de 2022, un coefficient de remplissage de 87,3 % (en hausse de 3,3 points) et enfin un dernier indicateur révélateur, une marge opérationnelle qui grimpe à 7,5 % (contre 4,5 % l’année d’avant). Le groupe a par ailleurs réduit sa dette nette de 1,3 milliard d’euros en 2023, à 5 milliards d’euros. Les fonds propres deviennent positifs à hauteur de 500 millions d’euros alors qu’ils ls étaient négatifs de 2,5 milliards d’euros en 2022. « Nous sommes satisfaits d’avoir pu renforcer davantage notre bilan et d’avoir restauré les fonds propres du groupe », a déclaré Benjamin Smith, le directeur général d’Air France-KLM, en annonçant les résultats financiers. « En 2023, nous avons tenu nos engagements en réalisant de solides performances opérationnelles et financières ».

Pourtant, les actions du groupe ont baissé de plus de 10 %, à 10,25 euros, à l’annonce des résultats, le marché s’attendant à mieux. Les analystes ont en effet retenu la perte nette inattendue de 256 millions d’euros au quatrième trimestre, soit une chute de quelque 752 millions d’euros par rapport à la même période de 2022. Selon le groupe aérien, le résultat a été impacté « par la situation géopolitique en Afrique et au Moyen-Orient » -on pense à la liaison très rentable de Transavia vers Tel Aviv ou encore d’Air France vers les pays du Sahel- Air France-KLM quantifiant l’impact à 65 millions d’euros (70,3 millions de dollars).  Les problèmes de chaîne d’approvisionnement qui ont obligé certains moteurs à rester dans les ateliers de réparation ont également pesé sur les trois derniers mois de l’année.

Au niveau trafic, cela se traduit par 93,5 millions de passagers transportés en 2023 alors que la capacité du groupe était encore 7 % inférieure aux niveaux observés avant la pandémie. Au quatrième trimestre 2023, le groupe franco-néerlandais a accueilli 22,3 millions de passagers, avec un coefficient d’occupation moyen de 85,3%, en baisse de 0,6% sur un an.

Les perspectives pour 2024

Il n’en reste pas moins que la feuille de route pour 2024 doit redresser la barre du dernier trimestre 2023. Les coûts unitaires augmenteront de 4% au premier trimestre dans un contexte de « persistance de coûts de perturbation élevés » et de paiements de salaires ponctuels, avant de se stabiliser dans une fourchette de 1 à 2% pour l’année, a précisé le groupe aérien. Les perspectives fournies par le groupe indiquent que sa capacité, mesurée en sièges-kilomètres disponibles (ASK), devrait croître de 5%, ce qui inclut la croissance de Transavia.

Transavia, la low cost du groupe franco-néerlandais devra continuer sa montée en puissance pour, dans ces perspectives, contribuer plus largement aux prochains bénéfices prévus du groupe. Il est prévu qu’elle devra apporter 400 millions des deux milliards de résultat opérationnel cette année. Transavia France augmente progressivement sa flotte. Désormais forte de 71 avions, contre 44 appareils pour sa consoeur néerlandaise, les ambitions sont de porter la flotte de la filiale low cost dédiée à Air France à 81 appareils dès la fin de l’année et plus de 90 en 2026.

En 2024, le groupe prévoit qu’Airbus livrera 17 appareils : neuf A220, trois A321neo et cinq A350, tandis que Boeing devrait livrer deux appareils 787. Cela inclut le tout premier A321neo pour KLM, qui a récemment dévoilé une livrée légèrement modifiée pour l’avion.

Air France-KLM : un chiffre d’affaires record qui éclipse la perte du dernier trimestre 1 Air Journal

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