La Roumanie et la Bulgarie ont partiellement rejoint dimanche la zone de voyage sans contrôle d’identité en Europe, marquant une nouvelle étape dans l’intégration des deux pays à l’Union européenne.

Après des années de négociations pour rejoindre l’espace Schengen, l’accès est désormais gratuit pour les voyageurs arrivant par voie aérienne ou maritime en provenance des deux pays. Toutefois, les contrôles aux frontières terrestres resteront en place en raison de l’opposition principalement de l’Autriche, qui a longtemps bloqué sa candidature en raison de problèmes d’immigration clandestine. ACI EUROPE et la Commission européenne du voyage (ETC) ont célébré le 31 mars cette première étape de l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’espace Schengen avec la levée des contrôles aux frontières aériennes et maritimes.

Cette première étape capitale devrait renforcer la cohésion sociale et approfondir l’intégration européenne. « Schengen fait partie du tissu fondamental du transport aérien européen, permettant une expérience passager plus fluide et des opérations plus efficaces avec des temps de correspondance plus rapides et des contrôles rationalisés », explique Olivier Jankovec, directeur général d’ACI EUROPE. « Faciliter les déplacements des citoyens de l’UE en Roumanie et en Bulgarie constitue une avancée importante pour l’Europe. Il s’agit de renforcer davantage l’intégration et de favoriser l’égalité grâce au droit fondamental à la libre circulation. Ce développement aura des répercussions économiques et sociales positives sur les communautés locales et sur l’économie au sens large. »

Eduardo Santander, directeur exécutif d’ETC (European Travel Commission), a déclaré : « L’accueil de la Roumanie et de la Bulgarie dans la zone Schengen par voie aérienne et maritime est essentiel pour faciliter les déplacements fluides des habitants et des touristes. Cela offre une formidable opportunité de développer le tourisme dans ces deux destinations moins connues, ce qui profitera aux communautés et aux entreprises locales ainsi qu’à l’écosystème touristique européen au sens large. Nous espérons que cela marquera le début d’un cheminement rapide vers une adhésion complète et que les frontières terrestres seront bientôt supprimées.»

L’espace Schengen a été créé en 1985. Avant l’adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie, il comprenait 23 des 27 pays membres de l’UE, ainsi que la Suisse, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein. Environ 3,5 millions de personnes traversent chaque jour une frontière intérieure. L’espace de voyage sans passeport de l’UE est l’une des réalisations les plus tangibles de l’intégration européenne pour ses citoyens. La suppression des obstacles aux déplacements entre les pays de la zone a créé une expérience de voyage plus fluide avec des files d’attente plus courtes et une charge administrative moindre. Ceci est particulièrement crucial compte tenu de l’importance des voyages intra-européens pour les aéroports et destinations européens.

L’intégration de la Bulgarie et de la Roumanie dans la zone Schengen par voie aérienne et maritime constitue une étape clé pour améliorer la connectivité entre les deux pays. Cela uniformisera les règles du jeu en matière de voyages et de tourisme, permettant aux voyageurs de se déplacer entre la Bulgarie, la Roumanie et d’autres pays de la zone Schengen sans subir de contrôles de passeport ou de douane.

Les aéroports et le transport aérien joueront un rôle clé dans une intégration plus étroite entre les nouveaux pays Schengen et la communauté au sens large. La Bulgarie et la Roumanie ont encore une propension à voyager considérablement plus faible que la moyenne de l’UE (UE 1,69, Bulgarie 0,87, Roumanie 0,60), ce qui indique un important potentiel inexploité de croissance du trafic aérien. Les deux pays ont également été à l’avant-garde de la reprise du secteur après la crise du COVID-19, enregistrant une croissance dynamique bien supérieure aux volumes d’avant la pandémie (janvier 2024 vs janvier 2019 : UE -3 %, Bulgarie +7 %, Roumanie +4,3 %). . L’adhésion à Schengen leur donnera un nouvel élan, tout en favorisant la reprise du transport aérien à l’échelle de l’UE.

David Ciceo, président de l’Association des aéroports roumains et membre du conseil d’administration de l’ACI EUROPE, a déclaré : « Déjà dans les mois restants de 2024, les aéroports roumains s’attendent à ce que plus de 14 millions de passagers voyagent dans la zone Schengen, ce qui représente environ 70 % de tout le trafic de passagers. La croissance dynamique du transport aérien dans notre région signifie que ce chiffre atteindra près de 21 millions de passagers en 2025. »

La Bulgarie et la Roumanie entrent dans l'espace Schengen 1 Air Journal

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