Finnair affirme avoir été contrainte d’annuler ses vols vers la deuxième plus grande ville d’Estonie du 29 avril au 31 mai, car le brouillage GPS généralisé par la Russie dans la région, a rendu dangereux l’atterrissage à l’aéroport international de Tartu.

La décision de suspendre les liaisons vers Tartu pendant au moins un mois signifie que la ville de près de 100 000 habitants, située à seulement 35 kilomètres de la frontière avec la Russie, ne dispose plus de vols internationaux la reliant au reste du monde. Finnair exploite généralement au moins un service quotidien vers Tartu depuis son hub d’Helsinki à l’aide d’un petit avion régional turbopropulseur ATR pour un vol court de 45 minutes. L’approche de Tartu nécessite un signal GPS, mais le brouillage russe sophistiqué a empêché Finnair d’atterrir à Tartu.

Les méthodes d’approche actuellement utilisées à l’aéroport de Tartu sont basées sur un signal GPS. Les interférences GPS, assez courantes dans la région, affectent la fiabilité de cette méthode d’approche et peuvent donc empêcher l’avion de s’approcher et d’atterrir. La semaine dernière, deux vols Finnair (seule compagnie aérienne à proposer des vols internationaux vers Tartu) ont dû être déroutés vers Helsinki après que des interférences GPS ont empêché l’approche de Tartu.

« La plupart des aéroports utilisent des méthodes d’approche alternatives, mais certains aéroports, comme celui de Tartu, n’utilisent que des méthodes qui nécessitent un signal GPS pour les prendre en charge », a expliqué le directeur des opérations de Finnair, Jari Paajanen. « Les interférences GPS à Tartu nous obligent à suspendre nos vols jusqu’à ce que des solutions alternatives soient trouvées. » Paajanen espère que la suspension d’un mois donnera à Finnair suffisamment de temps pour établir un protocole d’approche et d’atterrissage alternatif à Tartu, qui ne nécessite pas de signal GPS.

Ces interférences GPS sont le résultat « d’actions totalement délibérées » de la part de Moscou et constituent une « attaque hybride » russe, a dit Margus Tsahkna, le ministre estonien des Affaires étrangères, à la chaîne publique estonienne EER. « La Russie sait parfaitement que les interférences qu’elle provoque sont très dangereuses pour notre aviation et vont à l’encontre des conventions internationales » qu’elle a signées, a-t-il ajouté. L’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) a aussi averti en janvier que les autorités avaient constaté une « forte augmentation » des « attaques » de brouillage et d’usurpation d’identité.

Il existe une zone confirmée de brouillage au-dessus dans la région de la mer Baltique, de la mer Noire et de l’est de la Méditerranée, indique The Sun. En huit mois, fin mars, 2 309 vols Ryanair et 1 368 avions Wizz Air ont enregistré des problèmes de navigation par satellite dans la région baltique. Sont également touchés 82 vols de British Airways, sept de Jet2, quatre vols d’easyJet et sept opérés par TUI.

Le brouillage étouffe les signaux authentiques des satellites, notamment le GPS et le système européen Galileo. L‘usurpation d’identité utilise de faux signaux pour faire croire aux avions qu’ils se trouvent dans un endroit où ils ne se trouvent pas.

Brouillage GPS russe : Finnair annule ses vols vers Tartu, 2ème ville d'Estonie 1 Air Journal

©ATR Aircraft