American Airlines a annoncé jeudi l’abandon de son objectif de bénéfice pour 2025, alors que les droits de douane annoncés par Donald Trump et les incertitudes sur les dépenses du gouvernement américain compliquent les projections en termes de demande de voyages.

American Airlines visait auparavant un bénéfice annuel ajusté par action de 1,70 à 2,70 dollars. Déjà, pour le premier trimestre 2025, elle a annoncé une perte nette de 473 millions de dollars, soit 72 cents par action, contre une perte de 312 millions de dollars, soit 48 cents par action, un an plus tôt. Elle est impactée par l’augmentation des coûts liés aux nouveaux contrats de travail signés l’année dernière avec son personnel navigant, et par une collusion d’un de ses avions avec un hélicoptère militaire à l’aéroport Washington-Ronald Reagan, le 29 janvier, causant la mort de 67 personnes.

Lors d’une audioconférence avec des analystes, Robert Isom, président d’American Airlines, a estimé que les avions coûtaient «déjà beaucoup trop cher. Je ne veux pas avoir à payer davantage (…). C’est insensé». «Ce n’est pas quelque chose que nous avons l’intention d’absorber et (…) ce n’est pas quelque chose que nos clients accueilleront» positivement, a-t-il relevé, rappelant que depuis 1979, le secteur aérien bénéficiait d’exemptions de droits de douane pour avions, moteurs et pièces détachées. «Cela a fonctionné très bien pour l’aviation civile» qui a généré, selon lui, «le plus haut niveau d’exportations et l’excédent commercial le plus élevé» de toutes les autres industries américaines.

Les incertitudes économiques pèsent sur les grandes compagnies aériennes américaines, les voyages faisant partie des dépenses non essentielles pour de nombreux consommateurs et entreprises, alors qu’il y a deux mois à peine, le secteur bénéficiait d’une forte demande et de prix raisonnables sur l’ensemble des réseaux. Southwest Airlines a également abandonné mercredi ses prévisions financières pour 2025 et 2026, citant la volatilité de l’ensemble du secteur qui rappelle l’ère du Covid, tout comme Alaska Air et sa prévision annuelle de bénéfice. Seule United Airlines résiste pour le moment à l’«effet Trump», en réalisant un bénéfice record au premier trimestre et en misant sur la demande de voyages en classe premium.

American Airlines anticipe les tarifs douaniers et renonce aux bénéfices pour 2025 1 Air Journal

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