Un nouveau rapport de SAS révèle que la Scandinavie a perdu plus de 1,2 million de sièges au départ en 2024 par rapport aux niveaux d’avant la crise en raison de la fermeture de l’espace aérien au-dessus de la Biélorussie, de la Russie et de l’Ukraine, ou dans une proportion moindre de l’instabilité géopolitique générale en Asie et au Moyen-Orient.
Ce rapport, première édition d’une nouvelle série de publications intitulée SAS Aviation Insight, souligne l’impact disproportionné de ces restrictions sur les transporteurs européens, les compagnies occidentales étant confrontées à une baisse de trafic passagers plus importante que celles qui peuvent encore survoler la Russie.
Les liaisons qui reliaient autrefois efficacement la Scandinavie à l’Asie sont devenues nettement plus longues et plus coûteuses à exploiter. Suite à la fermeture de l’espace aérien russe, biélorusse et ukrainien, des liaisons aériennes comme Copenhague-Shanghai nécessiteraient désormais jusqu’à deux heures de vol supplémentaires dans chaque sens, soit + 19 %. Cela entraînerait une consommation de carburant plus élevée, une réduction de l’efficacité des avions et des équipages, une augmentation des coûts d’exploitation et une diminution de la charge utile de fret, ce qui compromettrait encore davantage la compétitivité des transporteurs européens.
« Tant que l’espace aérien russe restera fermé, ce déséquilibre persistera. Si nous restons déterminés à relier la Scandinavie à l’Asie, le secteur a besoin de conditions de concurrence équitables pour garantir la pérennité, une concurrence loyale et une connectivité fiable pour nos clients », déclare Mads Brandstrup Nielsen, vice-président senior des affaires publiques chez SAS.
Les effets sont visibles tant sur le réseau de lignes que sur les flux de passagers. SAS a confirmé qu’elle n’opérerait pas de vols directs vers la Chine en 2025, tandis que les transporteurs chinois, qui bénéficient de survoler la Russie, Biélorussie et donc d’une route plus courte, ont augmenté leurs capacités sur ces mêmes lignes. Selon le rapport, les compagnies aériennes chinoises exploitent davantage de sièges entre la Scandinavie et la Chine qu’avant la période de Covid-19. SAS a fermé sa ligne vers Shanghai en novembre 2024, marquant ainsi la dernière ligne de la compagnie aérienne vers la Chine/Hong Kong.
Les compagnies aériennes occidentales touchées par les interdictions d’accès à l’espace aérien ont vu leur nombre de passagers chuter nettement plus que celles qui continuent de traverser des régions soumises à des restrictions.
Malgré ces difficultés, SAS prévoit d’ouvrir une nouvelle ligne vers Séoul en septembre 2025. Bien que cette ligne soit impactée par la fermeture de l’espace aérien russe, contrairement aux lignes vers la Chine, les concurrents sud-coréens sont confrontés aux mêmes conditions. Par conséquent, cette ligne devrait être rentable.
Outre l’impact sur les vols passagers, le rapport de SAS met en évidence les perturbations des opérations de fret aérien. L’allongement des itinéraires aériens a réduit la capacité et l’efficacité du fret, affectant les échanges commerciaux entre l’Europe et l’Asie, avec des retards et des coûts de transport plus élevés.
Le rapport examine également les implications économiques plus larges pour la région scandinave. La réduction des vols directs a impacté le tourisme et les voyages d’affaires, entraînant une baisse des revenus pour les économies locales et une tendance vers les réunions virtuelles.
SAS étudie des itinéraires et des partenariats alternatifs pour atténuer l’impact de la fermeture de l’espace aérien. Parallèlement, la compagnie aérienne investit dans des avions économes en carburant et des technologies aéronautiques innovantes afin de réduire ses coûts d’exploitation, garantissant ainsi sa résilience et sa compétitivité à long terme.
Bob777 a commenté :
2 mai 2025 - 12 h 18 min
Eh oui, ça coûte d’assumer les sanctions contre la Russie…