Lassée d’attendre que Boeing construise un nouvel Air Force One, l’administration du président Donald Trump rénove actuellement un avion autrefois utilisé par le gouvernement qatari.

En février dernier, Trump avait clairement montré son mécontentement concernant les nouveaux Air Force One. « Non, je ne suis pas satisfait de Boeing. Cela leur prend beaucoup de temps, vous savez, Air Force One, nous avons donné ce contrat il y a longtemps. Nous pourrions acheter un avion ou obtenir un avion, ou quelque chose comme ça. » Il visitait alors en Floride un avion 747-8, dans ce qui semblait à l’époque n’être qu’une visite pour décider à quoi ressemblerait l’intérieur du VC-25B – le prochain Air Force One -, actuellement en cours de modification à partir de deux 747-8i commandés à l’origine par la compagnie aérienne russe Transaero, qui a fait faillite avant de prendre livraison de l’avion.

 Ce n’était finalement pas une boutade puisque dans un geste sans précédent dans l’histoire des États-Unis, Trump a ordonné à l’armée de l’air d’embaucher L3Harris, l’une des plus grandes industries de défense du pays, pour effectuer des modifications sur un Boeing 747-8BBJ, immatriculé P4-HBJ, comme le rapporte le Wall Street Journal (WSJ). L’avion est un 747-8i modifié en usine pour le service VIP, avec une autonomie supérieure à celle du modèle passagers. Cet exemplaire particulier a été fabriqué en 2012 à la demande du gouvernement qatari et vendu à la compagnie de taxi aérien Global Jet en 2023. Cet avion constituera une solution provisoire jusqu’à la livraison du VC-25B.

Pendant son premier mandat entre 2017 et 2021, Donald Trump avait négocié avec l’avionneur Boeing pour deux nouveaux avions présidentiels Air Force One en version 747-8, pour remplacer deux anciens Air Force One en version 747-200. Selon le dernier calendrier validé, les deux nouveaux avions devaient être livrés en décembre 2024, mais Boeing a encore pris du retard et a repoussé leur arrivée à au moins 2027 ou 2028, soit vers la fin du second mandat de Trump. A l’époque, Donald Trump avait également dénoncé le prix élevé des nouveaux Air Force One et imposé un contrat ne dépassant pas 4 milliards de dollars pour les deux avions. Depuis, l’avionneur a déclaré que le prix du contrat était trop bas pour des avions équipés d’une avionique militaire, de communications avancées et d’un système anti-aérien et que le coût dépasserait de plusieurs milliards de dollars le budget alloué.

De même, principalement en raison du manque de capital, de la crise interne du fabricant et des problèmes dans la chaîne d’approvisionnement mondiale, Boeing a de nouveau retardé la livraison de l’Air Force One. Il est même possible que ce soit le successeur de Trump qui les investisse.

Cherchant à renverser cette situation et montrant déjà son mécontentement à l’égard du vieux 747-200, Trump a l’intention d’utiliser le Global Jet 747-8, bien qu’il ne soit pas encore clair si par achat ou par location. L3Harris devrait terminer toutes les modifications d’ici la fin de l’année. Les avions présidentiels actuels, en service depuis l’administration de George H.W. Bush, approchent de leur fin de vie.

La recherche d’une solution de remplacement est intervenue quelques semaines après la visite du PDG de Boeing au Bureau ovale pour rencontrer le président le 18 avril, a rapporté le WSJ.

Trump perd patience avec Boeing et adoptera un Jumbo provisoire comme Air Force One 1 Air Journal

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