Le skiplagging, également appelé “hidden city ticketing”, consiste à acheter un billet d’avion avec une escale dans la ville où l’on souhaite réellement se rendre, puis à quitter l’aéroport à cette escale sans prendre le vol suivant. Cette pratique est souvent utilisée pour obtenir des billets moins chers, car les tarifs des vols avec escale peuvent être moins élevés que ceux des vols directs vers la ville d’escale. Cependant, elle est généralement interdite par les compagnies aériennes pour plusieurs raisons :

Violation des conditions du contrat de transport :
Lorsque vous achetez un billet, vous acceptez les conditions générales de la compagnie aérienne, qui incluent souvent une clause interdisant de ne pas compléter l’ensemble de l’itinéraire prévu. En quittant l’avion à l’escale, vous enfreignez ce contrat.

Impact financier pour les compagnies aériennes :
Les compagnies aériennes fixent leurs prix en fonction de la demande et de la concurrence sur des trajets spécifiques. Le skiplagging permet aux passagers d’exploiter des failles dans leur stratégie tarifaire, ce qui peut entraîner une perte de revenus pour la compagnie, car le passager paie moins que ce qu’il aurait payé pour un vol direct vers la ville d’escale.

Problèmes opérationnels :
Gestion des bagages : Si vous enregistrez des bagages, ils sont généralement envoyés vers la destination finale indiquée sur le billet. En quittant l’avion à l’escale, vous compliquez la logistique, car la compagnie doit gérer la récupération ou le transfert de vos bagages.

Planification des sièges : Les compagnies aériennes planifient les vols en fonction du nombre de passagers attendus pour chaque segment. Si un passager ne se présente pas pour la seconde partie du vol, cela peut affecter la gestion des sièges ou la revente de places sur ce segment.
Conséquences pour les autres passagers :
Si de nombreux passagers pratiquent le skiplagging, cela peut perturber la disponibilité des sièges pour ceux qui souhaitent réellement voyager vers la destination finale, surtout sur des vols très demandés.

Risques pour le passager :
Les compagnies aériennes peuvent imposer des sanctions aux passagers pratiquant le skiplagging, telles que :
Annulation des miles ou points de fidélité.

Facturation de la différence de prix entre le billet acheté et le tarif réel pour la destination atteinte.

Dans de rares cas, interdiction de voler avec la compagnie à l’avenir.
Problèmes de sécurité et de douanes :
Quitter l’aéroport à une escale peut poser des problèmes si l’escale se trouve dans un pays avec des exigences spécifiques en matière de visas ou de douanes. Les compagnies aériennes doivent s’assurer que les passagers respectent ces réglementations, et le skiplagging peut compliquer leur responsabilité.
Pourquoi les compagnies aériennes ne l’autorisent pas officiellement ?
Les compagnies pourraient techniquement permettre cette pratique, mais elles y perdraient financièrement. Leur modèle économique repose sur des algorithmes complexes de tarification, et le skiplagging contourne ces mécanismes. De plus, autoriser officiellement cette pratique pourrait encourager son utilisation massive, ce qui perturberait leurs opérations et leur rentabilité.
Est-ce illégal ?
Le skiplagging n’est pas illégal au sens pénal, mais il va à l’encontre des règles des compagnies aériennes. En pratique, les compagnies n’engagent que rarement des poursuites, mais elles peuvent appliquer des sanctions contractuelles.
Conseils si vous envisagez le skiplagging :
Évitez d’enregistrer des bagages en soute, car ils seront envoyés à la destination finale.

Ne faites pas cela sur un aller-retour, car la compagnie peut annuler la partie retour si vous ne prenez pas un segment de l’aller.

Soyez conscient des risques (sanctions, perte de miles, etc.) avant de tenter cette pratique.
En résumé, le skiplagging est interdit car il perturbe le modèle économique et opérationnel des compagnies aériennes, tout en violant leurs conditions contractuelles. Bien que tentant pour économiser de l’argent, il comporte des risques non négligeables.