Azul Linhas Aéreas (Azul), troisième compagnie aérienne brésilienne, a annoncé le 28 mai 2025 avoir déposé une demande de protection contre les faillites (Chapter 11) auprès d’un tribunal de New York, alors que la compagnie est aux prises avec une dette estimée à 5,56 milliards de dollars.
« Pour mettre en œuvre les accords, qui comprennent un engagement d’environ 1,6 milliard de dollars US de financement tout au long du processus et l’élimination de 2 milliards de dollars US de dette, en plus d’un financement supplémentaire pouvant atteindre 950 millions de dollars US garanti en capitaux propres à la conclusion du processus, Azul recourt au processus du Chapitre 11 (Chapitre 11) aux États-Unis », a informé la société.
Avec ce dépôt, Azul rejoint ses concurrentes locales GOL et LATAM, qui ont toutes deux eu recours à la protection des tribunaux américains des faillites ces dernières années pour assainir leurs finances.
Azul a signé des accords de restructuration financière avec certains partenaires jugés « clés » par la compagnie aérienne. Cette mesure vise à obtenir 950 millions de dollars d’investissements. La restructuration de l’entreprise, qui comprend des partenariats avec les compagnies aériennes nord-américaines United Airlines et American Airlines, est estimée à environ 1,6 milliard de dollars. La plateforme d’Azul Linhas Aéreas est l’aéroport de Viracopos, à Campinas.
Les accords de restructuration incluent également des créanciers, un loueur d’avions, ainsi que d’autres partenaires considérés comme stratégiques. Azul informe que ses opérations et ses ventes se poursuivent normalement et que tous les billets, avantages et points Azul Fidelidade seront maintenus.
Selon le Rio Times, ce dépôt fait suite à des mois de négociations avec les créanciers et les investisseurs, notamment des engagements préétablis de United Airlines et d’American Airlines d’injecter entre 100 et 150 millions de dollars chacune, une fois que la compagnie aérienne brésilienne aura mené à bien son processus de restructuration financière.
L’endettement global d’Azul aurait rapidement augmenté ces derniers mois, en raison de la volatilité du real, la monnaie nationale, de la hausse des taux d’intérêt américains et des perturbations opérationnelles généralisées dues aux retards dans la chaîne d’approvisionnement mondiale, autant de facteurs qui aggravent les difficultés rencontrées par le transporteur. La dette d’Azul a ainsi bondi de 50,3 % au premier trimestre 2025 par rapport à la même période en 2024, en raison de la chute de ses réserves de trésorerie.
L’un des principaux problèmes qui a affecté Azul est l’immobilisation au sol de plusieurs avions équipés de moteurs Pratt & Whitney, qui font l’objet de contrôles de maintenance supplémentaires, tandis que le manque de pièces de rechange entrave les tentatives de remise en vol de ces avions. La flotte d’Azul comprend 189 appareils, incluant 57 avions de la famille A320neo, 12 A330 (-200 et -300), 40 ATR 72-600, 44 Embraer E195 et 32 Embraer E195-E2. Elle a encore près de 50 avions en commande dont 41 Embraer E2.
« Azul continue de voler, aujourd’hui, demain et à l’avenir. Ces accords marquent une étape importante dans la transformation de notre activité, qui nous permet de nous positionner comme un leader du secteur dans ses principaux aspects », a commenté John Rodgerson, PDG d’Azul. « Grâce à une approche collaborative et au soutien de nos parties prenantes, nous avons pris la décision stratégique de procéder à une restructuration financière volontaire. Cette démarche proactive vise à optimiser notre structure de capital, mise à mal par la pandémie de COVID-19, les difficultés macroéconomiques et les difficultés de la chaîne d’approvisionnement aéronautique. Notre stratégie ne se limite pas à une réorganisation financière. Grâce à ce processus, nous sommes convaincus de créer une compagnie aérienne robuste, résiliente et leader du secteur, une compagnie que les clients continueront d’apprécier, où les membres d’équipage continueront d’aimer travailler, et qui créera de la valeur pour nos parties prenantes. »
Cette mise sous protection clôt un projet de fusion avec une autre compagnie brésilienne GOL, qui avait eu le feu vert du gouvernement brésilien. Le 15 janvier dernier, le Groupe Abra (investisseur majoritaire dans Gol Linhas Aéreas et Avianca) et Azul Linhas Aéreas avaient en effet signé un protocole d’accord non contraignant dans le but d’explorer une combinaison de leurs activités au Brésil, ouvrant la voie à une fusion des deux compagnies.

Aucun commentaire !