Les Français portent un regard nuancé sur le secteur aérien. Contrairement aux raccourcis souvent véhiculés, ils savent distinguer utilité, accessibilité et responsabilité, selon une étude (*) de la Fédération Nationale de l’Aviation et de ses Métiers (FNAM) et l’Union des Aéroports Français (UAF).

« Nous avons voulu objectiver, factuellement, les réalités du transport aérien en France, explique Pascal de Izaguirre, président de la FNAM. Qui prend l’avion, pourquoi, à quel prix, avec quelles attentes ? Ces questions n’avaient jamais reçu de réponse aussi documentée. C’est notre responsabilité de porter ce regard d’utilité, de nuance et d’avenir. »

Les Français semblent être relativement confiants sur l’impact écologique de l’avion à l’avenir : 70 % estiment que le secteur se décarbonera progressivement d’ici quelques années, et 61 % pensent que des efforts concrets sont déjà engagés en ce sens (flottes renouvelées, carburants durables, compensation carbone, innovations).

Une transformation nécessaire qui pourrait passer par les soutiens publics : 69 % des Français considèrent que le soutien de l’État est justifié pour accompagner le secteur. Ce soutien, en revanche, doit être conditionné à des objectifs environnementaux concrets pour 81 % des répondants. L’étude révèle également que le secteur souffre encore de perceptions biaisées : 60 % des sondés surestiment -parfois très largement- son impact carbone. Cette surestimation nourrit des jugements erronés et une polarisation inutile du débat.

Pour autant, les habitudes de voyage étant ancrées dans le mode de vie des Français, le regard social sur les voyageurs en avion reste globalement neutre à partir du moment où 65 % des Français estiment qu’y avoir recours n’est ni bien ni mal vu. Seulement 20% des répondants déclarent avoir déjà eu le sentiment d’être jugés ou critiqués pour avoir pris l’avion et moins d’un tiers (32%) des sondés déclarent que les discours publics ou médiatiques sur l’impact environnemental de l’avion ont influencé leurs intentions de déplacement.

Le transport aérien : un pilier industriel et territorial pour la France
L’aérien, ce n’est pas seulement du transport. C’est aussi un secteur d’innovation, de lien social et d’aménagement du territoire. 87 % considèrent que le transport aérien représente un savoir-faire industriel et technologique de haut niveau. Ils sont 80 % à estimer que le modèle de service et de qualité qu’il porte est reconnu à l’international et 79% qu’il est un secteur stratégique pour l’économie française et la souveraineté nationale.

Egalement, 86% des Français estiment que le transport aérien permet une ouverture sur le monde et la découverte des cultures et 80% déclarent que l’usage de l’avion est complémentaire à d’autres modes de transport (train, voiture…). 79 % pensent que le secteur aérien est un pourvoyeur d’emplois en France. 78 % reconnaissent que le transport aérien est indispensable au développement économique et touristique des territoires. Les 3/4 des Français affirment aussi qu’il s’agit de fierté nationale (76%), ancrée dans la tradition industrielle française et qu’il jouit d’une image prestigieuse, associée à l’innovation et l’excellence (75%).

Enfin, 80% des Français s’accordent à dire qu’une vie sans avion entraînerait un isolement accru des territoires éloignés ou ultramarins (qui eux portent ce chiffre à 89%) et que, par ricochet, cela aurait de forts impacts sur le rapprochement familial (61%) ou le développement touristique de certains territoires (70%).

« L’usage de l’avion est devenu essentiel dans la vie de 2/3 des Français. Il est aujourd’hui menacé par une fiscalité de plus en plus lourde qui renchérit le prix des billets d’avion et conduit à la fermeture de lignes aériennes. Chaque ligne aérienne supprimée, c’est un territoire que l’on isole. Chaque taxe supplémentaire, c’est une entrave à la mobilité, à l’emploi, au tourisme. Le transport aérien n’est pas un privilège : c’est une infrastructure indispensable à l’équilibre et à la vitalité de nos régions. Il est temps de cesser de le fragiliser et de reconnaître son rôle stratégique dans la cohésion nationale », conclut Thomas Juin, président de l’UAF.

(*) résultats croisés de deux sources : une enquête menée par SIA Partners sur la base notamment de données issues des enquêtes passagers des aéroports français et de l’ENPA (DGAC) et un sondage d’opinion représentatif conduit par l’IFOP auprès de 4000 Français.

Les Français conscients de l'utilité de l'aérien malgré son impact environnemental 1 Air Journal

Orly @A.Voisin/AJ