Dakhla incarne l’ambition du Maroc de transformer le Sahara occidental en un pôle touristique majeur. Destination plein soleil sur toute l’année, l’ancien chef-lieu de Río de Oro, ancienne province du Sahara espagnol, attire les vacanciers pour ses plages de sable fin et son désert qui s’étend à l’infini.
Au bord de l’Océan atlantique, Dakhla se prête à des vacances de détente et aussi d’aventure. Sa lagune est prisée par les pratiquants de kitesurf et autres sports nautiques. Ses plages comme Foum El Bouir abrite une biodiversité variée, avec des flamants roses et dauphins. Son désert environnant invite à l’aventure en 4×4 ou en bivouac, tandis que son climat doux toute l’année et son offre hôtelière, de l’écolodges à l’hôtel haut de gamme en passant par des clubs de vacances, en font une destination balnéaire accessible pour les amateurs de nature, de sport et de dépaysement.
Transavia France est la seule compagnie aérienne à relier l’Europe francophone, en l’occurrence la France, à Dakhla. La low cost française a annoncé l’ouverture de « 14 nouvelles lignes vers le Maroc pour l’hiver prochain », dont trois pour desservir Dakhla au départ de Paris-Orly, Bordeaux et Marseille, dans le cadre d’un partenariat stratégique avec l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT). Fin octobre prochain, elle lancera la liaison Marseille-Dakhla avec un vol direct par semaine (le mardi), à partir de 59 euros le billet d’avion aller simple, la liaison Bordeaux-Dakhla avec un vols direct par semaine (le mercredi), à partir de 72 euros le billet d’avion aller simple. La liaison Paris-Dakhla n’est pas une nouveauté, la low cost française l’exploitait déjà de façon saisonnière en 2017, puis à nouveau à partir de 2023 avec deux fréquences hebdomadaires (lundi et jeudi). « Découvrez Dakhla, la destination phare pour les amateurs de sports nautiques ! » clame Transavia France sur son site. En Espagne, Ryanair a commencé à desservir Dakhla depuis janvier 2025, avec des vols directs depuis Madrid et Lanzarote, à raison de deux fréquences par semaine pour chaque liaison.
Si le Maroc contrôle de facto le Sahara occidental, le royaume chérifien réclame aujourd’hui son contrôle aérien, géré encore par l’Espagne, l’ancien pouvoir colonial de Río de Oro. Techniquement, l’espace aérien du Sahara occidental est intégré à la région d’information de vol (FIR) des Canaries (GCCC), gérée par le service public espagnol ENAIRE depuis le centre de contrôle de l’aéroport de Gando, à Grande Canarie. Depuis le rapprochement diplomatique entre Madrid et Rabat en 2022, des discussions ont été entamées pour une possible cogestion ou un transfert partiel de la gestion de cet espace aérien au Maroc. Ces négociations sont toujours en cours, en partie à cause de l’opposition de certains partis politiques espagnols, à droite comme à l’extrême gauche, et bien entendu de l’Algérie.
L’Algérie perçoit l’ouverture de ces lignes aériennes par des compagnies aériennes européennes comme un soutien indirect à la marocanité du Sahara occidental, première étape à la reconstitution du Grand Maroc. En desservant Dakhla, la low cost Transavia France fait l’objet d’une campagne de dénigrement menée par l’Algérie. Un appel au boycott de la low cost française pour « complicité dans l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc », est lancée sur les réseaux sociaux. « Transavia France se rend complice d’un tourisme de l’occupation, qui légitime la colonisation et alimente l’économie de l’occupant marocain », martèle la presse algérienne. Ainsi, Salim Djellab, élu municipal PS de la ville de Renaison (département de la Loire), a appelé au boycott de Transavia France, tout en dénonçant le « tourisme colonial au Sahara occidental ». Selon l’élu français qui affiche ses origines algériennes, « le Sahara occidental n’est pas le Maroc. Ce territoire est inscrit par l’ONU comme territoire non autonome. Il est occupé militairement par le Maroc depuis 1975, en violation des résolutions de l’ONU et de l’avis de la Cour internationale de Justice ».
En 2017, le Front Polisario, soutenu principalement par l’Algérie et aussi par la République islamique d’Iran selon les Marocains, avait déjà déposé plainte contre Transavia France devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Il réclamait l’interdiction de la ligne Paris–Dakhla et 400 000 euros de dommages et intérêts, arguant que ces vols violaient le droit international. Cette action avait conduit la low cost française à annuler une première fois la desserte en mars 2018. Cette année, le Front Polisario a de nouveau menacé saisir la CJUE contre Transavia France et Ryanair, mais aucune nouvelle plainte n’a encore été déposée contre les deux low cost.
Ce différend trouve son origine au début du XXè siècle lorsque l’Algérie française, sous couvert de pacification régionale, annexa des territoires historiques du Grand Maroc, au Sahara occidental mais aussi Béchar, Tindouf et Igli, ainsi que la région du Touat (les Oasis). Après l’indépendance de l’Algérie en 1962, ces territoires annexés sont restés algériens, alimentant des tensions permanentes au Maghreb.
Toujours est-il qu’aujourd’hui Dakhla prend son envol touristique. Diverses formules de vacances s’offrent à ceux qui souhaitent découvrir cette région encore peu fréquentée, hors des sentiers battus. Le voyagiste historique FRAM propose plusieurs produits, du voyage incluant vols et transferts au circuit organisé dans le désert avec des guides francophones. Offrant une large gamme de produits au Maroc, Bourse des Voyages met en avant un séjour balnéaire en pension complète au Dakhla Club 4 étoiles, qui dispose de 57 bungalows et 32 chambres en médina donnant sur la lagune de Dakhla, avec possibilité de balade dans le désert. Le site de l’ONMT, baptisé Visit Marocco, affiche des informations détaillées sur la destination, attractions, formalités (visa, monnaie), transports, hébergements, culture, etc. Il conseille également des itinéraires et promeut le tourisme durable au Sahara occidental.

@ONMT
SERGE13 a commenté :
19 juin 2025 - 14 h 51 min
Les dunes sont magnifiques, mais l’eau est polluée par le plastiques et autres déchets.
NDR a commenté :
23 juin 2025 - 10 h 00 min
Pas du tout : la bahia de Dakhla 🇲🇦 est plus propre que Marseille & Alger
L’interdiction des sacs plastiques au Maroc est interdite 🚫, défendue et observée 😌
https://m.youtube.com/shorts/3wpbo53uVrc