Le 30 juin 2025, le Bundeskartellamt, l’autorité allemande de la concurrence, a annoncé avoir autorisé Deutsche Lufthansa AG (le groupe Lufthansa) à acquérir une participation minoritaire dans la compagnie aérienne lettone airBaltic Corporation AS.

Les compagnies aériennes, qui entretiennent un partenariat de location avec équipage depuis plusieurs années, se rapprochent un peu plus. La participation minoritaire de 10 % pour 14 millions d’euros, s’accompagne de droits supplémentaires permettant au groupe Lufthansa de participer au processus décisionnel d’airBaltic, a indiqué le Bundeskartellamt dans un communiqué. Le groupe allemand aura un siège au conseil de surveillance d’airBaltic.

De plus, les parties ont convenu en 2024 d’étendre considérablement leur coopération en matière de location avec équipage (wet-lease). Le précédent partenariat permettait de déployer de manière flexible jusqu’à 21 avions supplémentaires de l‘Airbus A220-300 d’airBaltic en été et cinq avions de ce type en hiver sur différents hubs. Cet alignement a été bénéfique pour le projet d’acquisition de la participation minoritaire, compte tenu de l’étroite collaboration déjà existante entre les deux compagnies.

« Les paiements de location effectués [dans le cadre de cet accord] par Lufthansa revêtent une importance capitale pour airBaltic », ajoute le communiqué. « Globalement, le Bundeskartellamt s’attend donc à ce qu’en acquérant la participation minoritaire, Lufthansa acquière une influence concurrentielle significative sur airBaltic. En particulier, il est attendu qu’après la fusion, les intérêts de son actionnaire minoritaire, Lufthansa, soient largement pris en compte dans les décisions d’airBaltic. »

Toutefois, comme pour d’autres transactions impliquant Lufthansa, notamment le rachat d’ITA Airways en 2024, les deux compagnies resteront des entités juridiques distinctes. Il restera donc interdit aux deux compagnies aériennes de conclure des accords anticoncurrentiels directs et de coordonner les prix, ce que le Bundeskartellamt pourrait examiner comme des ententes.

« Le projet d’acquisition soulève d’importants problèmes de concurrence sur plusieurs liaisons aériennes entre les aéroports allemands et les États baltes », a commenté Andreas Mundt, président du Bundeskartellamt. « Sur certaines lignes, les compagnies concernées sont des concurrents directs, et les transporteurs alternatifs sont peu nombreux. Néanmoins, nous avons dû autoriser la fusion car, globalement, les lignes concernées constituent des marchés dits mineurs avec de très faibles volumes de ventes intérieures. Les dispositions nationales relatives aux fusions ne permettent pas au Bundeskartellamt d’intervenir sur des marchés mineurs. Par conséquent, l’acquisition a finalement dû être autorisée. »

Selon l’autorité de régulation, les passagers peuvent s’attendre à une hausse des prix des billets, notamment vers les capitales baltes de Riga, Tallinn et Vilnius. Sur plusieurs de ces lignes, les compagnies exploitent des services concurrents sans concurrence suffisante pour faire baisser les prix, a fait valoir l’autorité. En réponse, Lufthansa a déclaré : « airBaltic restera une compagnie totalement indépendante et continuera d’opérer indépendamment de la concurrence.»

Le principal actionnaire d’Air Baltic, fondée en 1995, est l’État letton. Avant une éventuelle introduction en bourse, la compagnie aérienne souhaite que les États voisins, l’Estonie et la Lituanie, prennent des participations. La compagnie est détenue majoritairement par l’État letton, qui détient une participation de 97,97 %, les actionnaires privés détenant les 2,03 % restants. L’Etat letton devrait conserver 25 % de l’entreprise après son introduction en bourse.

Le groupe Lufthansa autorisé par le régulateur allemand à prendre une participation de 10 % dans airBaltic 1 Air Journal

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