L’Azerbaïdjan s’apprête à soumettre des documents aux tribunaux internationaux concernant le crash d’un avion d’Azerbaijan Airlines, a déclaré le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev le 19 juillet.

Un Embraer 190 d’Azerbaijan Airlines s’est écrasé au Kazakhstan le 25 décembre, après avoir essuyé des tirs au-dessus de Grozny, en Tchétchénie. L’accident a fait 38 morts parmi les 67 passagers. Les autorités azerbaïdjanaises ont imputé la responsabilité de l’accident à la Russie, une enquête ayant révélé qu’un système de défense aérienne russe Pantsir-S1 avait ciblé l’avion par erreur, alors qu’une attaque de drone ukrainien était signalée. « Nous pouvons dire avec une totale clarté que l’avion a été abattu par la Russie. Nous ne disons pas que cela a été fait intentionnellement, mais cela a été fait », avait déclaré le procureur général d’Azerbaïdjan quelques jours après le crash.

Aliyev a déclaré que les circonstances de l’incident étaient « claires comme le jour », mais que l’Azerbaïdjan n’avait reçu aucune réponse significative de la Russie sept mois après la catastrophe. Il a noté que le procureur général azerbaïdjanais adresse des requêtes au chef du Comité d’enquête russe, mais qu’il ne reçoit que la réponse : « L’enquête est en cours.» Le président a qualifié cette position de contre-productive et a réaffirmé l’intention de Bakou de saisir la justice internationale. Rappelons que, quelques jours après le crash, le procureur général d’Azerbaïdjan déclarait que la Russie s’était engagée à identifier et à punir les responsables. Mais force est de constater que la réelle volonté de la Russie ne convainc plus. Et les relations entre les deux pays s’est nettement dégradée, Aliyev allant jusqu’à annuler au dernier moment sa participation à la parade militaire du 9 mai en Russie où de nombreux chefs d’Etat alliés de Moscou entouraient Vladimir Poutine.

Dans une nouvelle fronde, le président azerbaïdjanais a donc déclaré que son pays avait informé la Russie de la préparation d’un dossier en vue d’une action en justice correspondante. Il a fait référence à l’enquête sur le crash du Boeing malaisien, qui a duré plus de dix ans. « Nous sommes prêts à attendre dix ans, mais la justice doit triompher. Malheureusement, la situation, actuellement en suspens, ne contribue pas au développement des relations bilatérales entre la Russie et l’Azerbaïdjan », a-t-il déclaré. Aliyev a souligné que l’Azerbaïdjan comprenait parfaitement ce qui était arrivé à l’avion AZAL et que les responsables russes disposaient également de ces informations.

Aliyev a présenté les exigences de l’Azerbaïdjan : le plaidoyer de culpabilité de la Russie, la poursuite des responsables de la destruction de l’avion, le versement d’indemnités aux familles des victimes et l’indemnisation des dommages subis par AZAL.

En mai dernier, l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) des Nations-Unies a estimé que la Russie était responsable du crash du vol MH17 de Malaysia Airlines en 2014, un avion de ligne abattu par les forces sous contrôle russe au-dessus de l’Ukraine en juillet 2014. Début juillet, la Cour européenne des droits de l’homme a également jugé la Russie responsable de la destruction du vol MH17.

Le vol MH17 avait décollé de l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol à destination de l’aéroport international de Kuala Lumpur le 17 juillet 2014. Trois heures après le décollage, le Boeing 777 a été abattu par une faction sous contrôle russe utilisant un missile sol-air Buk au-dessus de l’oblast de Donetsk occupé par la Russie. Les 283 passagers et les 15 membres d’équipage à bord, dont 196 citoyens néerlandais, ont été tués.

L'Azerbaïdjan veut poursuivre la Russie en justice pour l’E-190 abattu d'Azerbaijan Airlines 1 Air Journal

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