Un contrôleur aérien de l’aéroport Roissy-CDG s’est « vu retirer toute possibilité d’exercer jusqu’à nouvel ordre », a annoncé le ministre des Transports Philippe Tabarot, après qu’il a lâché « Free Palestine » lors d’un échange radio avec l’équipage d’un avion de la compagnie israélienne El Al.

Les propos ont été tenus lors d’un vol lundi matin au départ de Paris-CDG, a fait savoir à l’AFP le ministère des Transports, qui précise que le contrôleur incriminé appartenait au Centre en route de la navigation aérienne (CRNA) Nord à Athis-Mons (Essonne), qui venait de prendre le relais de la tour de contrôle de l’aéroport Paris-CDG. « L’analyse des enregistrements prouve que les faits sont avérés », a écrit hier sur X Philippe Tabarot.

« Une procédure disciplinaire a été immédiatement engagée. La sanction devra être à la hauteur de la gravité des faits », a ajouté le ministre des Transports. Ces faits contreviennent « aux règles des radiocommunications, qui doivent se limiter à la sécurité et à la régularité du trafic aérien » et témoignent « d’un non-respect du devoir de réserve du fonctionnaire », statut des contrôleurs aériens en France.

Une enquête administrative avait été ouverte plus tôt hier dans la journée, après un signalement par la compagnie porte-drapeau d’Israël, El Al. Le Conseil représentatif des institutions juives (Crif) de France avait alors dénoncé un « incident inacceptable », qui « contrevient à la fois à l’impératif de neutralité politique mais aussi aux protocoles de sécurité qui régissent les échanges entre une tour de contrôle et un avion en phase de décollage ».

Un incident similaire s’est produit mi-juillet 2025 à Paris-CDG, impliquant une agente de sécurité travaillant pour un prestataire d’Air France. Selon les témoignages et les images relayées sur les réseaux sociaux, cette employée avait retenu les passeports d’un groupe de jeunes voyageurs israéliens pendant un long moment, sans motif clair, alors qu’ils patientaient en zone réservée après les contrôles de sécurité. Quand elle leur avait finalement rendu leurs documents, elle a lancé à haute voix « Free Palestine ».

L’incident, filmé, a suscité une vive émotion et des appels à une enquête rapide et transparente. Des organisations et représentants de la communauté juive ont condamné ce geste, le qualifiant de contraire au devoir de neutralité et d’accueil attendu d’un personnel aéroportuaire. L’agente de sécurité ayant été identifiée, son employeur, la société de sécurité WO Group (anciennement Securitas France), l’a mise à pied.  

Roissy-CDG : un contrôleur aérien lance « Free Palestine » à un équipage d’El Al 1 Air Journal

@AJ