Le gouvernement canadien a sommé les aux hôtesses et stewards d’Air Canada, actuellement en grève, à reprendre leur service, et imposé un arbitrage exécutoire entre leur syndicat et la direction de la compagnie aérienne.

La grève a poussé Air Canada à suspendre tous ses vols réguliers depuis vendredi soir. « Le transport aérien est vital pour la mobilité des Canadiens et pour le commerce international. Nous ne pouvions pas laisser la paralysie s’installer », a justifié hier soir la ministre du Travail canadienne, Patty Hajdu, en faisant appel à un arbitrage exécutoire. Le Code du travail canadien confère au gouvernement fédéral le droit de demander un arbitrage au Conseil canadien des relations industrielles (CCRI), qui a le pouvoir d’ordonner la reprise des activités. Mais le CCRI devra commencer par examiner les déclarations des parties avant de rendre sa décision, ce qui peut prendre « entre 24 et 48 heures », selon la ministre.

Du côté du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente quelque 10 000 grévistes, la réaction est virulente. Un porte-parole du SCFP a estimé cette décision « antidémocratique » et « une atteinte flagrante au droit de grève ». Selon lui, cette intervention fédérale ne fait que repousser le problème tout en affaiblissant la capacité des travailleurs à faire pression pour de meilleures conditions. Plusieurs experts en relations de travail soulignent également le risque de voir le gouvernement d’Ottawa multiplier ce type d’ingérence dans les conflits de travail lorsque des services jugés « essentiels » sont perturbés. Ce n’est pas la première fois que le gouvernement canadien intervient dans un conflit social. En novembre 2024, il avait ainsi ordonné la reprise immédiate des opérations dans plusieurs ports canadiens, puis en août de la même année le retour au travail des cheminots.

La grève du personnel navigant commercial (PNC) d’Air Canada, déclenchée vendredi, a déjà provoqué l’annulation de centaines de vols à travers le pays et impacté plus de 130 000 passagers au pic de la saison estivale. Hôtesses et stewards ont cessé le travail pour réclamer de meilleures conditions salariales et une révision de leurs horaires, jugés « intenses et épuisants ». En outre, ils réclament d’être rémunérés pour les heures de travail au sol, y compris lors des préparatifs avant l’embarquement. A ce jours, ils ne sont payés que pendant les heures en vol.

Dans les aéroports canadiens, l’annonce du retour au travail des équipages a été accueillie avec soulagement par les voyageurs, même si l’incertitude persiste. De nombreux passagers affectés par les annulations attendent toujours d’être placés sur de nouveaux vols et craignent des retards persistants.

Grève des PNC d'Air Canada : tous les vols annulés, le gouvernement canadien impose un arbitrage exécutoire 1 Air Journal

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