Tokyo, capitale du Japon et l’une des plus grandes mégapoles du monde, étudie la création d’un troisième aéroport international, pour soulager le trafic des aéroports Haneda et Narita, déjà proches de leurs limites.

Le Grand Tokyo s’appuie aujourd’hui sur deux plateformes majeures. L’aéroport historique Tokyo-Haneda, situé au sud de la capitale, était longtemps spécialisé dans les vols intérieurs mais accueille aujourd’hui de nombreuses liaisons internationales. Très prisé pour sa proximité avec le centre-ville, il gère plus de 80 millions de passagers par an. Quand à l’aéroport Tokyo-Narita, ouvert en 1978 dans la préfecture de Chiba, il reste le principal point d’entrée pour les vols internationaux long-courriers. Malgré un vaste plan d’extension estimé à 670 milliards de yens (plus de 4 milliards d’euros), ses pistes et terminaux devraient atteindre leur saturation d’ici 2050.

Ces deux infrastructures, modernisées à plusieurs reprises, apparaissent donc insuffisantes au regard des ambitions touristiques du Japon. Le pays vise à accueillir 60 millions de visiteurs étrangers annuels d’ici 2030, et considère ses aéroports comme une composante clé de sa stratégie de croissance et de compétitivité.

L’archipel bénéficie depuis plus d’une décennie d’un dynamisme touristique remarquable. Après un record de plus de 31 millions de visiteurs étrangers en 2019, le pays a rapidement retrouvé une croissance soutenue une fois la crise sanitaire passée,. Il devrait enregistrer une fréquentation de 40 millions de touristes internationaux en 2025. L’attrait pour sa culture, sa gastronomie, ses paysages et ses grandes métropoles continue d’attirer une clientèle diversifiée, notamment en provenance d’Asie, d’Amérique du Nord et d’Europe. Cette tendance alimente la nécessité d’infrastructures capables d’absorber un trafic plus important, en particulier à Tokyo, première porte d’entrée du pays. Aussi, pour les autorités japonaises, renforcer les capacités aéroportuaires de la capitale fait partie des priorités, même si les discussions restent encore à un stade préliminaire.

Parmi les sites étudiés pour implanter un troisième aéroport international, l’option qui suscite le plus de discussions est l’agrandissement de l’actuel aéroport d’Ibaraki, situé à 90 kilomètres du centre-ville de la capitale. Ouvert en 2010 mais encore sous-utilisé, il dispose déjà d’une piste et d’une infrastructure de base. Son avantage principal : un coût de développement nettement inférieur à la construction d’un nouvel aéroport, grâce à des terrains plus abordables et à une desserte ferroviaire déjà existante, notamment via la ligne Joban. Les défenseurs du projet soulignent aussi que l’aéroport est plus proche de Tokyo qu’on ne le pense, en particulier depuis la zone de Kashiwa, à l’est de la capitale. Avec des trains express renforcés, Ibaraki pourrait se transformer en un “deuxième Narita” : un aéroport régional relié rapidement au centre-ville, à destination des voyageurs internationaux.

Des alternatives sont également envisagées dans les régions de Saitama, Tochigi et Yamanashi, mais elles présenteraient un coût colossal : acquisitions foncières importantes, nouvelles lignes ferroviaires longues à construire, et potentielle opposition environnementale. À ce titre, Ibaraki apparaît comme l’option la plus concrète et pragmatique.

Tokyo envisage un troisième aéroport international pour répondre à l’afflux touristique 1 Air Journal

@DR/AJ