Une majorité des membres du syndicat représentant plusieurs usines de productions d’appareils militaires a rejeté, vendredi, la nouvelle proposition d’accord soumise par l’avionneur Boeing pour mettre fin à une grève qui dure depuis plus d’un mois.
C’est la troisième fois que les salariés appartenant à IAM District 837, antenne locale du syndicat des machinistes de l’aéronautique IAM, refusent l’accord d’entreprise présenté par Boeing. « L’offre modifiée n’incluait pas une prime à la signature suffisante par rapport à ce que les autres employés de Boeing ont reçu », a expliqué le syndicat dans un communiqué, évoquant également l’absence de revalorisation des retraites.
Depuis le 4 août, environ 3 200 personnes ont cessé le travail sur les sites de Saint-Louis et Saint-Charles, dans le Missouri, ainsi que de Mascoutah, dans l’Illinois. Ces usines produisent notamment les avions de combat F-15 et F-18, le système de formation pour pilotes T-7 Red Hawk, ainsi que le drone MQ-25. « Boeing a les ressources pour investir dans ses personnels, mais il continue à les flouer », a déclaré le vice-président de l’IAM, Jody Bennett, cité dans le communiqué.
Dan Gillian, responsable de la branche Boeing Air Dominance, qui regroupe les activités de défense du groupe, s’est dit « déçu » de l’issue du scrutin, dans une réaction transmise à l’AFP. Il a rappelé que l’avionneur avait plusieurs fois « ajusté son offre sur la base des retours des employés et du syndicat pour mieux répondre à leurs préoccupations ». Dès l’annonce du rejet de sa troisième proposition par les personnels syndiqués, Boeing a indiqué qu’aucune nouvelle rencontre n’était prévue avec le syndicat.
IAM et Boeing avaient annoncé mercredi après-midi s’être entendus sur un nouvel accord social de cinq ans, qui prévoyait une augmentation salariale moyenne de 45% sur la période. Depuis le début des négociations, les membres du syndicat ont majoritairement rejeté trois versions de l’accord, la précédente convention étant arrivée à échéance fin juillet. Jeudi, le patron de Boeing, Kelly Ortberg, avait assuré que les conséquences de la grève sur les activités du groupe restaient, jusqu’ici, limitées. Seule la production des F-15, des F-18 et de certaines munitions est touchée mais, « en ce qui concerne l’impact sur la performance financière du groupe, je ne m’inquiéterais pas trop », a-t-il indiqué.
L’an dernier, Boeing avait connu une longue grève historique débutant le 13 septembre 2024, menée par plus de 33 000 machinistes du syndicat IAM dans les usines d’assemblage d’avions de la région de Seattle. La grève avait été déclenchée après le rejet massif par 94,6% des salariés d’une offre d’augmentation salariale de 25% sur quatre ans, jugée insuffisante au regard de l’inflation et des années sans hausse. Ce conflit social, le premier depuis 2008 dans le groupe, avait paralysé la production des avions de ligne 737, 777 et 767 et de leurs dérivés militaires. Il avait duré plus de sept semaines, coûtant environ 10 milliards de dollars à Boeing et ses fournisseurs. La grève s’est conclue début novembre par un accord accepté à 59% prévoyant une augmentation salariale globale de 38% sur quatre ans, une prime de signature, ainsi qu’un meilleur régime de retraite, mettant fin à l’un des mouvements sociaux les plus importants et coûteux de l’histoire récente de Boeing.

@Boeing
Aucun commentaire !