Delta Air Lines et Aeromexico devront dissoudre leur coentreprise d’ici le 1er janvier 2026, déclare l’administration Trump

Le ministère américain des Transports (DOT) a ordonné à Delta Air Lines et Aeromexico de mettre fin d’ici au 1er janvier à leur coentreprise transfrontalière, active depuis 2016 et qui leur permettait de coordonner tarifs et horaires entre les États-Unis et le Mexique. Washington estime que cette alliance nuit à la concurrence sur le marché clé de Mexico et confère aux deux transporteurs une position dominante, au détriment des consommateurs et de l’ensemble des parties prenantes.

Selon le dépôt officiel transmis lundi soir, le régulateur considère que « des effets anticoncurrentiels persistants » justifient la fin de ce partenariat, présenté à l’époque comme un modèle d’intégration commerciale entre les deux compagnies. Les deux transporteurs ont dénoncé une décision « décevante » et annoncé qu’ils évaluaient leurs prochaines actions. Delta a averti que la dissolution de la coentreprise « causera un préjudice significatif à l’emploi aux États-Unis, aux communautés et aux voyageurs transfrontaliers ». De son côté, Aeromexico a assuré que la coopération commerciale se poursuivrait à travers la reconnaissance mutuelle des programmes de fidélité et la possibilité pour les passagers d’accumuler ou d’utiliser des miles sur les deux réseaux.

Cette rupture marque l’aboutissement d’un processus engagé dès l’été, lorsque le département américain des Transports a proposé de retirer l’immunité antitrust accordée en 2016 au partenariat Delta-Aeromexico. Les deux compagnies avaient alors plaidé que cette alliance avait généré 310 millions de dollars pour l’économie américaine, chiffre qu’elles brandissaient pour justifier son maintien. Selon elles, la fin du projet ne profiterait qu’à leurs concurrents.

La décision ne modifie pas la participation de 20% détenue par Delta dans le capital d’Aeromexico. En 2024, près de 40 millions de voyageurs américains ont pris l’avion pour le Mexique, ce qui fait de ce pays la première destination internationale pour les États-Unis.

La mesure s’inscrit dans une série de tensions aériennes entre les deux pays. Depuis plusieurs années, Washington estime que la régulation mexicaine en matière de créneaux aéroportuaires à Mexico handicape la concurrence. En 2021 déjà, les autorités américaines avaient rétrogradé le Mexique au rang FAA Category 2, empêchant les transporteurs mexicains d’ouvrir de nouvelles liaisons transfrontalières, avant de rétablir la note en 2023.

Le regain de fermeté de l’administration Trump sur ce dossier reflète toutefois une volonté politique plus large de resserrer l’étau sur les pratiques perçues comme protectionnistes côté mexicain, par l’administration Trump. Pour rappel, le 19 juillet, le secrétaire américain aux Transports, Sean Duffy, avait annoncé que les États-Unis imposaient de nouvelles restrictions sur les vols en provenance du Mexique, accusant le gouvernement mexicain de comportement « anticoncurrentiel » et de mépris de l’accord bilatéral de transport aérien signé en 2015.

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