Le Danemark a été le théâtre d’une série d’incidents liés au survol de drones non-identifiés, provoquant la fermeture temporaire de plusieurs aéroports tout au long de la semaine.

Dernier incident en date, l’aéroport d’Aalborg, dans le nord du Danemark, a dû être fermé jeudi soir en raison d’une alerte aux drones, contraignant un vol KLM en provenance d’Amsterdam à faire demi-tour et entrainant l’annulation d’un vol SAS au départ de Copenhague. La veille, mercredi soir, des drones avaient été déjà repérés au-dessus des aéroports d’Aalborg, d’Esbjerg, de Sonderborg et de la base aérienne militaire de Skrydstrup. Et lundi soir, des drones avaient survolé l’aéroport de Copenhague, bloquant le trafic aérien pendant plusieurs heures.

Ces incidents s’inscrivent dans un contexte de tension régionale où la Norvège a également rapporté plusieurs intrusions de drones non-identifiés près de ses aéroports. Egalement, ils surviennent après des intrusions de drones attribués à la Russie en Pologne et en Roumanie mi-septembre, et d’avions de combat russes dans l’espace aérien estonien le 19 septembre.

Face à ces incursions répétées de drones, le Danemark est sur le qui-vive : la première ministre danoise Mette Frederiksen a dénoncé des « attaques hybrides » et prévenu que les survols de drones « pourraient se multiplier ». Si les autorités danoises n’ont à cette heure pas identifié l’origine de ces appareils, « il existe principalement un pays qui représente une menace pour la sécurité de l’Europe, à savoir la Russie », a accusé sans détour Mette Frederiksen. En réaction, la Russie a « fermement » démenti être impliquée dans ces survols, un porte-parole russe dénonçant une « provocation orchestrée ».

Un mur anti-drones pour protéger l’espace européen
Ces épisodes préoccupants relancent le débat au sein de l’Union européenne (UE) sur la nécessité de renforcer la surveillance et la protection de son espace aérien. L’UE envisage la mise en place d’un dispositif innovant, un « mur anti-drones », capable de détecter, d’identifier et de neutraliser les drones illégaux avant qu’ils ne menacent les infrastructures sensibles comme les aéroports. L’idée vise à sécuriser l’espace aérien européen de manière coordonnée, combinant des technologies avancées de détection et d’interception. Ce mur virtuel offrirait une réponse efficace face aux risques croissants, notamment pour protéger les transports aériens, essentiels à l’économie et à la mobilité des Européens.

Selon des experts militaires, les premières étapes devraient probablement consister à déployer davantage de capteurs le long de la longue frontière que l’UE partage avec la Russie. Le développement d’un système intégré capable d’abattre les drones prendrait sans doute beaucoup plus de temps. Jeudi, à l’issue d’un entretien avec la première ministre danoise Mette Frederiksen, le président français Emmanuel Macron s’est dit prêt à « contribuer à la sécurité de l’espace aérien danois ».