Air France et Delta Air Lines ont pris la décision stratégique de désigner un nouveau partenaire de traitement au sol à l’aéroport Amsterdam Schiphol (AMS), mettant fin à leur collaboration avec KLM. Dans un même temps syndicats et direction se sont mis d’accord pour discuter autour d’une table, annulant de fait la grève prévue le 1er octobre.

Cette rupture concerne les opérations « below-the-wing », notamment le chargement et le déchargement des bagages, qui étaient assurés jusque-là par KLM, la filiale néerlandaise du groupe Air France-KLM. Selon un porte-parole de KLM, « Air France et Delta ont informé KLM de leur décision de rechercher un autre prestataire pour les opérations au sol à Schiphol ». KLM a précisé qu’elle évaluait actuellement les « conséquences financières et en matière d’emploi » de cette importante décision. Le département des services au sol de KLM sera particulièrement affecté par ce changement.

Contexte social critique à Schiphol, coup dur pour KLM

Cette décision survient alors que le personnel au sol de KLM a mené plusieurs grèves, principalement concentrées à l’aéroport de Schiphol, provoquant l’annulation de centaines de vols. Ces mouvements sociaux visaient principalement à obtenir de meilleures conditions salariales et de travail. « Ces perturbations ont largement influencé la décision de Delta et Air France. Ils ont subi des millions d’euros de pertes et ont dû décevoir de nombreux clients », a déclaré un porte-parole de KLM à Reuters. Cependant, le syndicat CNV, l’un des principaux syndicats du personnel au sol, conteste ce lien direct. Selon lui, ces deux problématiques (la décision commerciale d’Air France et Delta et les grèves) sont distinctes et « cela ne changera pas la détermination du personnel à poursuivre leur action », comme l’a indiqué un représentant du syndicat.

Air France et Delta ont décidé d’ouvrir un appel d’offres afin de sélectionner un nouveau prestataire capable d’assurer le traitement au sol à Amsterdam Schiphol. Pour KLM, cette perte porte un coup important à son activité au sol, avec des répercussions potentielles sur l’emploi.

Parallèlement, les syndicats représentant le personnel au sol de KLM ont suspendu provisoirement les grèves prévues, après avoir accepté de reprendre les négociations avec la compagnie sous la médiation d’un tiers qui reste à désigner. La grève programmée initialement pour le mercredi 1er octobre a donc été annulée. Les syndicats CNV et FNV ont déclaré que les deux parties semblent désormais prêtes à trouver un accord. « Il semble judicieux de choisir une autre voie », a indiqué Souleiman Amallah, négociateur pour le CNV. Un délai a été fixé au 1er novembre pour parvenir à la conclusion d’une nouvelle convention collective.

Les syndicats ont remis à KLM une liste « minimale » de revendications, notamment une augmentation salariale pour le personnel au sol et l’amélioration des conditions de travail pour un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle. KLM s’est dit disposée à discuter ces demandes uniquement en présence d’un médiateur. Celui-ci pourrait être nommé dans le courant de la semaine.

Ce compromis offre une lueur d’espoir pour un dénouement à la crise sociale qui affecte lourdement KLM depuis plusieurs semaines, marquée par l’annulation de centaines de vols à Amsterdam Schiphol en raison des mouvements de grève du personnel au sol.

Air France et Delta cessent de collaborer avec le personnel au sol de KLM à Amsterdam-Schiphol 1 Air Journal

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