Le 25 septembre 2025, l’ancien Président français Nicolas Sarkozy a été condamné à cinq ans de prison pour « association de malfaiteurs » en lien avec le financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Ce jugement, inédit pour un ancien Président, fait resurgir les liaisons entre la Libye et des proches de Nicolas Sarkozy liés à l’attentat du DC-10 d’UTA.

Pour les familles de victimes, cette condamnation est une forme de reconnaissance d’une « faute morale énorme » de la part de l’ancien chef d’État, en pactisant avec Abdallah Senoussi, un haut dignitaire Libyen qui a commandité cette attaque terroriste. L’association des « Familles de l’attentat du DC-10 d’UTA », partie civile présente au procès et s’exprimant après le verdict, a déclaré sa satisfaction à l’égard de la reconnaissance judiciaire, et annoncé qu’elle sera bien présent au procès en appel.

La condamnation de Nicolas Sarkozy vient rouvrir une page douloureuse de l’histoire aérienne française, soulignant à la fois la gravité des faits et les enjeux politiques et judiciaires qui s’y rattachent. Le 19 septembre 1989, un attentat a détruit un DC-10 du vol UT 772 de la compagnie aérienne française UTA, tuant 170 personnes à bord dont 54 Français. Le DC610 reliant Brazzaville à Paris avec une escale à N’Djaména, a explosé au-dessus du désert du Ténéré, au Niger.

Des liens entre Nicolas Sarkozy et le commanditaire de l’attentat
L’enquête dirigée par le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière a établi que cette attaque terroriste avait été planifiée par les services secrets libyens en représailles à l’aide militaire française au Tchad voisin. Abdallah Senoussi, beau-frère de Mouammar Kadhafi et acteur clé de la sécurité libyenne, a été condamné en 1999 par la justice française, en son absence, à la réclusion criminelle à perpétuité pour sa responsabilité dans cet attentat.

Entre 2002 et 2007, Abdallah Senoussi a dirigé le renseignement militaire libyen. Durant cette période, des rencontres secrètes à Tripoli ont eu lieu entre Abdallah Senoussi et deux proches collaborateurs de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant et Brice Hortefeux, sous l’égide de l’intermédiaire Ziad Takieddine. Selon la justice française, ces échanges visaient à obtenir des financements pour la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy, en proposant en retour des « contreparties diplomatiques, économiques et juridiques », notamment la levée du mandat d’arrêt visant le commanditaire de l’attentat du DC-10 d’UTA. Ce qui a conduit à la condamnation de Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison pour « association de malfaiteurs ».

Nicolas Sarkozy condamné : les familles des victimes de l’attentat du DC-10 d’UTA s'en félicitent 1 Air Journal

@Familles de l’attentat du DC-10 d’UTA