Le trafic aérien européen a franchi cet été un cap symbolique en dépassant son niveau d’avant la crise sanitaire de 2019, selon Eurocontrol, qui recense une moyenne de plus de 35 000 vols quotidiens entre juin et mi-septembre 2025. Cette reprise confirme la résilience du secteur, mais elle s’accompagne encore de nombreux défis opérationnels et structurels, dont les difficultés persistantes de la France dans la gestion de son espace aérien.
Le nombre de vols en Europe a progressé de 3,3 % par rapport à 2024, et il dépasse désormais de 1 % les niveaux d’avant-Covid, avec un pic historique proche des 37 000 mouvements le 18 juillet dernier. Certaines régions, comme le sud-est de l’Europe (notamment Albanie, Turquie et ex-Yougoslavie), surpassent même les 5 % de croissance sur un an. Les trajets internationaux tirent cette dynamique, alors que le trafic domestique reste en-dessous des niveaux de 2019 dans plusieurs pays-clés comme l’Allemagne ou la France.
Cette embellie ne masque pas les contraintes encore bien présentes, souligne Eurocontrol : retards, manque de personnel qualifié ou perturbations dues aux conflits géopolitiques demeurent des réalités pour de nombreux passagers et compagnies. En 2025, même si la ponctualité s’améliore (avec près de 72 % des vols à l’heure contre 65 % l’an dernier), les retards moyens par vol restent supérieurs à la cible fixée par Eurocontrol, en particulier en raison du contrôle aérien français, largement pointé du doigt cet été. Egalement, les tensions géopolitiques, notamment la fermeture d’espaces aériens liés au conflit en Ukraine ou aux troubles au Moyen-Orient, compliquent toujours la gestion du réseau.
Faibleese du contrôle aérien en France
Si le trafic global a gagné en régularité, la France fait figure d’exception. Eurocontrol note que l’Hexagone « continue à souffrir de difficultés opérationnelles en raison de la capacité du contrôle aérien, des effectifs et des grèves ». L’été a en effet été marqué par un mouvement social les 3 et 4 juillet, mené par deux syndicats minoritaires d’aiguilleurs du ciel. Ce mouvement a provoqué l’annulation de 1 422 vols et retardé près de 3 700 trajets chaque jour, entraînant un coût estimé à 120 millions d’euros pour les compagnies aériennes européennes. Sur l’ensemble de la saison, les retards liés au contrôle aérien en route ont été supérieurs de 50 % à ceux de l’été 2024 en France. Ces difficultés, rappelle Eurocontrol, ont eu des répercussions « sur l’ensemble du réseau européen », affectant la ponctualité et la gestion des flux aériens dans plusieurs pays voisins.

©Munich Airport
beurk a commenté :
13 octobre 2025 - 14 h 36 min
Sauf ADP qui n’a toujours pas rattraper le volume de passagers pré-Covid. La palte-forme de Paris décroche… à l’instar du pays tout entier. Merci qui ?