Alors que la tension monte dans l’île après le ralliement de militaires à l’opposition, Air France prolonge son interruption de vols vers Antananarivo, la capitale de Madagascar tandis qu’Air Austral, Corsair et Madagascar Airlines maintiennent leurs opérations tout en évaluant en temps réel la situation.
Air France a annoncé ce mardi 14 octobre qu’elle prolonge jusqu’au vendredi 17 octobre inclus la suspension de ses liaisons entre Paris-Charles de Gaulle et Antananarivo, « en raison de la situation sécuritaire à destination ». La décision est assortie d’une évaluation quotidienne de la menace. La compagnie française, qui avait interrompu ses vols samedi dernier, précise que « les clients dont le vol est annulé seront avisés individuellement et des solutions de report ou de remboursement leur seront proposées ». Elle ajoute que « la sécurité de ses clients et membres d’équipages est sa priorité absolue ».
Basée à La Réunion et opérant plusieurs rotations hebdomadaires vers Madagascar, Air Austral a choisi de maintenir ses vols, tout en suivant « de près » l’évolution des événements. Sa desserte assure un lien vital avec Antananarivo et Nosy Be, notamment pour les échanges économiques régionaux et le transport de passagers originaires de l’île voisine. La compagnie, historiquement active sur le marché réunionnais-malgache, pourrait revoir sa position si la sécurité des équipages et des passagers venait à être compromise.
Corsair a déclaré quant à elle maintenir ses vols à destination d’Antananarivo, « les conditions opérationnelles et de sûreté permettant à ce stade d’assurer la desserte ». La compagnie suit la situation en temps réel, en lien permanent avec les autorités françaises, afin d’être en mesure « d’adapter ses opérations à tout moment en cas d’évolution du contexte ».
Madagascar Airlines, compagnie nationale, fait face à une cascade d’annulations et à une baisse drastique des réservations depuis le déclenchement de la crise. Ses vols domestiques vers les principales villes – comme Diego-Suarez et Toamasina – sont maintenus, mais certains tronçons internationaux, notamment vers Johannesburg et Maurice, sont réexaminés. La forte dépendance de l’économie malgache au trafic aérien, notamment pour le tourisme et les exportations de produits agricoles, accentue la portée de ces perturbations.
Impact économique et touristique
Sur le plan politique, le président Andry Rajoelina a exclu lundi soir toute démission dans sa première déclaration publique depuis un lieu tenu secret, après le ralliement de militaires à la contestation. Ce mardi, il a dissous l’Assemblée nationale, tandis qu’une procédure pour « abandon de poste » est engagée contre lui. La crise, qui selon le Quai d’Orsay justifie d’« éviter tout séjour non impératif à Madagascar », place le pays dans une grande incertitude. Les liaisons aériennes représentent une bouée logistique dans ce contexte, mais également un indicateur direct de la confiance internationale.
Au-delà des enjeux de sécurité, l’interruption de vols par Air France – principal transporteur long-courrier vers Madagascar – pourrait peser lourdement sur la saison touristique, déjà fragilisée par les tensions politiques. Les hôtels, agences de voyage et opérateurs de circuits craignent une vague d’annulations venues de l’Europe. Pour les transporteurs régionaux comme Air Austral, la situation laisse planer un risque opérationnel majeur. Quant à Madagascar Airlines, la crise amplifie ses difficultés financières, elle qui tente depuis deux ans une restructuration de sa flotte et de ses liaisons.

Christian GROS a commenté :
14 octobre 2025 - 21 h 56 min
Il n’y a plus de tension à Madagascar, le calme est totalement revenu sans coup d’état, avec une destitution prononcée en toute légalité par l’Assemblée nationale. On ne comprend pas pourquoi Air France s’obstine à annuler le vol de vendredi 17 octobre. Nous amis sur place, qui attendent des humanitaires sont effarés et ne comprennent pas cet entêtement dans un principe de précaution totalement inepte.
Bisounours a commenté :
15 octobre 2025 - 7 h 53 min
Sans coup d’Etat ? Vraiment ? Cessez donc de bloguer et de blaguer Relevez le nez de votre ordi et lisez les journaux !
@Christian a commenté :
15 octobre 2025 - 11 h 21 min
Le problème vient probablement de l’opération décidée par le président de la république française.
Exfiltrer un président en fuite avec un appareil de l’armée de l’air depuis l’île Sainte Marie vers la Réunion est un acte difficilement compréhensible et largement susceptible d’attiser la colère du peuple Malgache à qui on demande seulement de ne pas faire de confusion entre les français et leur dirigeants, manifestement en pleine dérive.
Au delà de l’ingérence sidérante dans les affaires malgaches on peut raisonnablement s’interroger sur l’évaluation qui a été faite, par les autorités françaises, des conséquences désastreuses de ces décisions présidentielles sur les opérations d’Air France.
Après le Mali, le Burkina, le Niger cela ressemble à un magnifique constat d’incompétence et de naïveté de la part des autorités françaises.
Sam a commenté :
15 octobre 2025 - 11 h 44 min
Ce n’est pas un coup d’état ? C’est juste l’armée qui a pris le pouvoir et le président en titre en exil ?
Il va falloir réviser la notion de coup d’état…..