Le nouveau système numérique d’entrée et de sortie (EES) de l’Union européenne, censé renforcer la sécurité des frontières et fluidifier les contrôles, provoque de fortes perturbations à ses débuts. À l’aéroport de Bruxelles, des voyageurs non européens ont attendu jusqu’à trois heures avant de franchir la police des frontières.

Mis en service le 12 octobre 2025, le dispositif EES (Entry/Exit System) remplace le traditionnel tampon apposé sur les passeports par une identification biométrique. Chaque ressortissant de pays tiers entrant dans l’espace Schengen doit désormais se soumettre à la prise d’empreintes digitales et d’une photographie faciale. L’objectif affiché par Bruxelles : mieux contrôler les séjours et renforcer la lutte contre la fraude documentaire ou le dépassement de la limite légale de 90 jours dans toute période de 180 jours.

Mais dès son lancement, l’expérience s’est révélée cauchemardesque pour de nombreux passagers. À l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, certains non-Européens ont rapporté une attente de près de trois heures pour passer le contrôle des frontières, contre quelques minutes en moyenne auparavant.

L’Américaine Rebecca Wells, interrogée par The Brussels Times, décrit « des files considérablement plus longues que pour les citoyens européens » et une scène de confusion : « Personne n’était là pour nous expliquer ce qui se passait. » « Mon passeport a même été tamponné manuellement, malgré le nouveau système », ajoute-t-elle.

Selon la Police fédérale belge, ces retards résultent « d’une combinaison de facteurs », sans pour autant confirmer que l’EES en soit la cause principale. Cependant, la mise en route d’un système aussi complexe à une période de fort trafic a manifestement accentué les lenteurs observées.

Un déploiement progressif jusqu’en 2026

En Belgique, la responsabilité de la mise en œuvre du nouveau système revient à la Police Fédérale, tandis que Brussels Airport Company assure le déploiement de l’infrastructure nécessaire. L’aéroport a récemment inauguré 12 nouveaux box de contrôle frontalier à l’arrivée, 33 caméras destinées à la capture de photos faciales, 61 kiosques d’enregistrement automatisé et 36 nouvelles e-gates. Ces équipements doivent permettre d’accompagner la montée en puissance du système tout en maintenant la fluidité du trafic passagers.

L’Union européenne prévoit une mise en œuvre graduelle du système, qui doit être pleinement opérationnel à toutes les frontières extérieures de l’espace Schengen d’ici le 10 avril 2026. Les données biométriques enregistrées resteront valides trois ans, permettant aux voyageurs déjà inscrits de passer plus rapidement lors de futurs séjours grâce à la reconnaissance faciale.

Le dispositif concerne 29 pays participants, et s’applique à tous les ressortissants de pays tiers, y compris les visiteurs du Royaume-Uni et des États-Unis. La Commission européenne (CE) assure que l’EES finira par accélérer les contrôles et renforcer la sécurité commune, grâce à la suppression des tampons manuels et à un meilleur suivi numérique des entrées et sorties.

Le nouveau système d’entrée-sortie européen provoque jusqu’à trois heures de file pour les voyageurs non européens à Brussels Airport 1 Air Journal

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