À partir du 12 octobre, un changement majeur s’annonce aux frontières européennes. L’aéroport de Bruxelles se prépare activement à la mise en œuvre progressive du système européen d’entrée/sortie (EES), un dispositif numérique de contrôle frontalier destiné aux voyageurs de pays tiers. Objectif : renforcer la sécurité tout en fluidifiant le passage aux frontières extérieures de l’espace Schengen.

Le nouveau système européen Entry-Exit System (EES) sera introduit à partir du dimanche 12 octobre 2025 dans les États membres de l’espace Schengen. Ce dispositif, conçu par l’Union européenne, vise à automatiser l’enregistrement des entrées et sorties des ressortissants de pays tiers effectuant des séjours de courte durée en Europe. Les informations collectées comprendront les données du passeport, les empreintes digitales, l’image faciale, ainsi que la date et le lieu du passage à la frontière.

Cette réforme s’inscrit dans la stratégie de modernisation de la gestion des frontières extérieures de l’UE et de renforcement de la sécurité intérieure. D’après la Commission européenne, elle permettra d’« améliorer la détection des entrées irrégulières » et de « réduire le risque de fraude documentaire ». L’ensemble du système devra être pleinement opérationnel pour le 10 avril 2026 au plus tard.

En Belgique, la responsabilité de la mise en œuvre du nouveau système revient à la Police Fédérale, tandis que Brussels Airport Company assure le déploiement de l’infrastructure nécessaire. L’aéroport a récemment inauguré 12 nouveaux box de contrôle frontalier à l’arrivée, 33 caméras destinées à la capture de photos faciales, 61 kiosques d’enregistrement automatisé et 36 nouvelles e-gates. Ces équipements permettront d’accompagner la montée en puissance du système tout en maintenant la fluidité du trafic passagers. « Brussels Airport a fait tout le nécessaire pour soutenir la Police Fédérale dans cette transition numérique, tant sur le plan technique qu’opérationnel », explique la direction de l’aéroport.

Pendant la phase de déploiement, le rôle des agents de la Police Fédérale sera crucial pour assurer des contrôles rapides et éviter les files d’attente prolongées. L’aéroport appelle à ce que les effectifs au contrôle frontalier soient « suffisants pour permettre un enregistrement efficace dans le système EES ».

Des impacts différenciés selon la nationalité

Pour les ressortissants belges, européens et de l’espace Schengen, aucune modification n’est prévue : ils continueront d’utiliser les e-gates traditionnelles sans fournir de données biométriques supplémentaires. En revanche, les voyageurs originaires de pays tiers devront s’enregistrer dans le système EES lors de leur première entrée dans l’espace Schengen. Cette étape impliquera la saisie automatique de leurs données biométriques et la vérification de leur passeport. Dans un premier temps, ces passagers ne pourront plus utiliser les e-gates au départ.

Brussels Airport plaide pour une évolution rapide de cette restriction : « L’utilisation des e-gates par certains ressortissants de pays tiers permettrait de réduire significativement les temps d’attente », souligne l’aéroport, qui se dit prêt à adapter rapidement ses installations.

Une transition européenne sous haute surveillance

La Belgique, comme les autres États membres, applique le calendrier de déploiement fixé par la Commission européenne en collaboration avec eu-LISA, l’agence chargée de l’exploitation des systèmes informatiques européens dans le domaine de la justice et de la sécurité. Le projet s’accompagne d’un strict respect du Règlement général sur la protection des données (RGPD) : toutes les informations collectées seront traitées par la Police Fédérale conformément aux normes européennes en matière de protection de la vie privée.

L’introduction de l’EES représente un défi technique et humain majeur pour les hubs européens tels que Brussels Airport, Francfort ou Paris-Charles-de-Gaulle, confrontés à d’importants flux de passagers non européens. Sa réussite conditionnera l’efficacité des futurs programmes de voyage, notamment l’ETIAS, le système d’autorisation électronique d’entrée attendu en 2026.

Brussels Airport prépare l’arrivée du nouveau système européen d’entrée et de sortie 1 Air Journal

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