Les relations aériennes entre les États-Unis et le Mexique s’enveniment. Washington a décidé de retirer l’autorisation pour treize routes opérées par des compagnies mexicaines et de suspendre tous les vols combinés passagers et cargo au départ du nouvel aéroport Felipe Ángeles (NLU), au nord de Mexico.
Cette mesure spectaculaire marque une escalade majeure dans le différend opposant les deux pays sur l’accès à leurs marchés aériens. Selon une ordonnance publiée le 28 octobre par le Département américain des Transports (DOT), cette décision vise directement Aeromexico, Volaris et Viva Aerobus, principales compagnies mexicaines sur les liaisons vers les États-Unis. L’administration américaine leur reproche des « avantages injustes » imposés aux transporteurs américains depuis plusieurs années.
Le secrétaire aux Transports Sean Duffy a dénoncé ce qu’il décrit comme une violation prolongée de l’accord bilatéral de services aériens signé en 2022. « Le Mexique a illégalement annulé et gelé des vols de compagnies américaines pendant trois ans sans subir de conséquences », a-t-il déclaré, avant d’ajouter que « les États-Unis tiendront désormais leurs partenaires mexicains pour responsables ».
Cette mesure prévoit également l’interdiction, d’ici trois mois, pour les compagnies mexicaines de transporter du fret entre l’aéroport Benito Juárez (MEX) et des destinations américaines — une activité cruciale pour les flux logistiques entre les deux pays.
Routes suspendues et impact commercial
Les liaisons visées incluent notamment les vols Aeromexico entre Mexico City-Juárez et San Juan (Porto Rico), ceux de Volaris entre Juárez et Newark, ainsi que plusieurs projets de Viva Aerobus reliant le nouvel aéroport Felipe Ángeles à des villes américaines comme Austin, New York, Chicago, Dallas, Denver, Houston, Los Angeles, Miami et Orlando. Les routes déjà exploitées par Aeromexico depuis NLU vers Houston et McAllen (Texas) seront également interrompues.
Le Département des Transports (DOT) a averti que ces suspensions pourraient affecter les déplacements de citoyens américains et invité les passagers à contacter leur compagnie pour un remboursement ou une reprogrammation.
Washington accuse depuis plusieurs mois les autorités mexicaines d’avoir retiré des créneaux horaires à des transporteurs américains à l’aéroport Benito Juárez, déjà saturé, pour favoriser leurs propres compagnies. Ces mesures avaient contraint certains opérateurs cargo américains à transférer leurs opérations vers l’aéroport de Felipe Ángeles, beaucoup moins pratique en raison de sa localisation excentrée.
En septembre dernier, le DOT avait déjà ordre à Delta Air Lines et Aeromexico de démanteler leur coentreprise transfrontalière d’ici le 1er janvier 2026. Les régulateurs avaient estimé que ce partenariat faussait la concurrence sur certaines routes, notamment vers Mexico City. Les deux compagnies ont depuis saisi la justice fédérale pour tenter d’annuler la décision. Cette crise pourrait compliquer la reprise post-pandémie du trafic bilatéral, particulièrement dynamique sur les routes touristiques et migratoires entre les deux pays. L’industrie mexicaine est très dépendante du marché américain — qui représente plus de 70% des passagers internationaux du pays.

Mexique a commenté :
30 octobre 2025 - 10 h 51 min
Aeroméxico,
Rendez les MAX et 787 aux yankees….
Prenez des 320 & 330 neo ou 350.
bob a commenté :
1 novembre 2025 - 22 h 05 min
l’aéropoet de Tijuana n’est qu’à 30 km de l’aéroport de San Diego….
Les Américains n’ont rien à gagner dans ce bras de fer !