Le troisième trimestre 2025 s’achève sur un recul du trafic à l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Affectée par la fermeture de la base easyJet au printemps, la plateforme affiche 1,93 million de passagers, soit une baisse de 7,4 % par rapport à 2024. L’activité internationale reste majoritaire mais en repli, tandis que le fret progresse légèrement.

Un été de transition pour Toulouse-Blagnac

Entre juillet et septembre 2025, Toulouse-Blagnac (ATB) a accueilli 1  926  642 passagers. Ce volume, nettement en retrait sur un an, ne représente que 77 % du trafic de la même période en 2019, dernière année avant la crise sanitaire. Selon l’aéroport, « la fermeture de la base easyJet début avril explique une part significative du recul observé sur la seconde moitié du programme été ». L’été 2025 marque donc un tournant, alors qu’easyJet représentait jusqu’à un vol sur quatre depuis Toulouse.

Outre easyJet, les autres transporteurs présents, comme Volotea, Ryanair ou Air France, n’ont pas totalement compensé la perte de capacité. Les majors européennes ont néanmoins conservé une activité stable, selon les données communiquées par le gestionnaire.

L’international recule mais reste dominant

Le trafic international reste majoritaire, avec 1 279 493 passagers, soit 66 % du total. Ce segment recule toutefois de 9 % par rapport à 2024.
Dans le détail, les flux intra-Schengen chutent de 9 %, touchés par la baisse des liaisons vers l’Espagne, l’Allemagne ou l’Italie, tandis que le hors-Schengen fléchit de 8 %.
Cependant, comparé à 2019, la reprise des liaisons long-courriers est notable : le trafic hors Schengen affiche une hausse de 56 %, portée par le développement des lignes vers l’Afrique du Nord et les liaisons moyen-orientales opérées par Turkish Airlines ou Royal Air Maroc.

Le marché intérieur pénalisé par la fin des lignes easyJet

Le trafic national totalise 647 149 passagers (-4 %). Les déplacements intérieurs représentent 34 % du trafic total, avec un segment parisien resté stable (23 % du total). Les lignes transversales ont, en revanche, fortement souffert : les dessertes easyJet vers Lille et Rennes ont été supprimées, entraînant un recul de 12 %. La reprise atteint désormais seulement 63 % du niveau de 2019 pour Paris et 56 % pour les liaisons transversales.
Malgré ces chiffres, l’offre française reste assurée par Air France et Transavia, tandis que Volotea maintient des liaisons saisonnières auprès de plusieurs villes régionales

Fret aérien en légère progression

Contrairement au trafic passagers, le fret se redresse. Avec 7 510 tonnes traitées (+3 %), la capacité de traitement revient progressivement à la normale, bien que représentant encore moins de la moitié du niveau d’avant-crise (48 % du T3 2019). Ce regain s’explique par le maintien des vols cargo d’Air France-KLM, FedEx et DHL, ainsi que par l’intégration d’envois express destinés à l’industrie aéronautique régionale. Le nombre de mouvements commerciaux (15 258) accuse une baisse de 11 % par rapport au troisième trimestre 2024. L’aéroport retrouve seulement 69 % du rythme de 2019.
Cette contraction traduit la réduction des fréquences opérées par les compagnies low-cost, en particulier easyJet, mais aussi une rationalisation des programmes par Air France et Volotea à la suite de la hausse des coûts opérationnels.

Le retrait d’easyJet marque un tournant stratégique pour Toulouse-Blagnac, contraint de repenser sa connectivité. De nouvelles négociations sont en cours pour renforcer le réseau méditerranéen et attirer des opérateurs saisonniers sur les liaisons vers la Grèce, le Portugal ou le Maroc.
Le trafic total sur les neuf premiers mois de 2025 reste toutefois supérieur à 5,2 millions de passagers, un résultat honorable au vu du contexte concurrentiel dans le sud-ouest, face notamment à Bordeaux-Mérignac et Montpellier-Méditerranée.

Toulouse-Blagnac : la fin de la base easyJet pèse sur le trafic, malgré un rebond du fret 1 Air Journal

©Philippe Garcia