La grève des ouvriers dans les usines de production d’appareils militaires de Boeing s’est officiellement achevée, mettant fin à 101 jours de mobilisation sur les sites stratégiques de Saint-Louis et Mascoutah aux États-Unis.

Les employés syndiqués ont ratifié un nouvel accord social après plusieurs semaines de négociations, ponctuées par cinq consultations et des tensions inédites entre la direction et les syndicats.​ La grève, déclenchée le 4 août 2025, concernait environ 3 200 ouvriers, principalement membres de l’IAM District 837, qui revendiquaient la revalorisation de leurs salaires et une meilleure prise en charge des avantages sociaux. Le mouvement, l’un des plus longs de la branche militaire de Boeing depuis les années 1990, a paralysé l’assemblage d’avions de combat F-15 et F/A-18, ainsi que du drone MQ-25, essentiels pour le Pentagone.​ « Les membres de l’IAM-District sont restés forts et unis pendant plus de trois mois », a salué le syndicat à la sortie du scrutin final.​

Les revendications des grévistes
Les grévistes exigeaient des augmentations salariales à la hauteur des concessions obtenues l’an passé par les ouvriers des sites de production d’avions civils à Seattle, notamment une hausse de 24% sur quatre ans, accompagnée de primes conséquentes et de meilleures cotisations retraite. Dans la branche défense, Boeing avait jusque-là limité les hausses à 20%, avec des bonus jugés insuffisants par le syndicat IAM District 837. Ce dernier insista aussi pour transformer les primes à long terme en augmentations pérennes, dénonçant les incertitudes et l’inégalité de traitement entre divisions militaire et commerciale.​ « Nous ne demandons qu’une fraction de 1% du programme F-15 pour garantir notre sécurité financière », affirmait un délégué syndical avant la ratification.​

Un accord social après de multiples rebondissements
Dans l’accord finalement validé, la direction de Boeing a accepté d’augmenter graduellement les salaires moyens annuels de 75 000 à 109 000 dollars sur cinq ans. Une prime de ratification portée à 6 000 dollars et la garantie d’un poste pour tous les grévistes ont pesé dans le vote. L’avionneur s’est dite « ravi » de faire travailler à nouveau ses équipes dès le 17 novembre, et met en avant le compromis trouvé.​

Cette grève aura mis en lumière les tensions persistantes sur la politique sociale et salariale de Boeing, notamment la différence de traitement entre ses divisions militaire et commerciale. Elle va ralentir encore la production pour plusieurs mois et pousse aujourd’hui le constructeur à revoir ses modes de gestion des ressources humaines, sous la pression syndicale.

Boeing : sortie de crise dans les usines de défense après une grève de trois mois 1 Air Journal

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