Depuis novembre 2025, l’administration Trump impose des critères encore plus stricts pour l’attribution des visas américains, visant désormais les candidats souffrant de maladies chroniques et d’obésité.

Selon une directive officielle, les agents consulaires sont encouragés à refuser les demandes de visa aux personnes susceptibles, du fait de leur état de santé, de devenir une charge financière pour les États-Unis. Cette politique concerne notamment les pathologies telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires, les troubles respiratoires et l’obésité.​ « Certaines conditions médicales – y compris, mais sans s’y limiter, les maladies cardiovasculaires, les cancers, le diabète, les maladies métaboliques et l’obésité – peuvent exiger des soins coûteux à long terme », selon le câble envoyé aux postes diplomatiques américaines, consulté par ABC News.​

L’administration Trump défend cette orientation en invoquant la nécessité de limiter l’accès au territoire des Etats-Unis à des personnes capables d’assumer leur prise en charge sans recourir à l’aide publique. Les candidats doivent désormais prouver qu’ils disposent de moyens financiers suffisants pour couvrir des frais médicaux sur toute leur durée de séjour. Selon les nouvelles règles, « un demandeur doit démontrer pouvoir couvrir ces frais sans recevoir une quelconque assistance de l’État. ».

L’obésité, facteur aggravant dans l’obtention du visa
La nouvelle directive suscite une vague de critiques chez les défenseurs des droits humains et les associations de santé, qui dénoncent une stigmatisation des personnes en surpoids. Habituellement, seul l’historique médical grave, comme la tuberculose, justifiait un refus de visa ; l’élargissement aux maladies chroniques et à des facteurs non transmissibles marque une rupture dans la politique migratoire américaine.

En effet, pour la première fois, l’obésité est explicitement évoquée comme critère négatif. Considérée comme un facteur de complications (asthme, apnée du sommeil, hypertension), elle est assimilée à un risque de coût élevé pour les autorités américaines. « Tenir compte de l’historique diabétique ou cardio-vasculaire, c’est déjà étendu. Mais spéculer qu’un candidat puisse faire une crise à l’avenir et en tirer des conséquences sur son droit d’entrée, cela ouvre la porte à des décisions fondées sur des projections subjectives », souligne Sophia Genovese, avocate spécialisée en immigration, sur les ondes de la radio américaine PNR.

Du côté des compagnies aériennes, l’introduction d’un critère de poids parmi les visas suscite peu de critiques. Le poids total embarqué étant un facteur crucial de consommation de carburant, et l’obésité d’une part croissante de passagers représente un défi économique pour le transport aérien. Des compagnies aériennes ont parfois été tentées, dans le passé, de mettre en place des tarifications au poids ou des « fat taxes » pour les passagers en surpoids.​

Etats-Unis : les voyageurs obèses confrontés à la nouvelle politique des visas de l'administration Trump 1 Air Journal

@DR/AJ